Interview Un Herbaliste: Charles Garcia

Crédits photos: http://bearmedicineherbals.com

Bienvenue Charles Garcia !
C’est pour moi un honneur que vous ayez pu consacrer de votre temps pour répondre à quelque unes de mes questions. En effet, j’ai avidement traduit pas moins de cinq de vos articles qui ont tous d’une certaine manière résonné dans mon esprit de quête d’informations.
Que ce soit la tradition , la sorcellerie, l’autosuffisance post-apocalyptique,  à chaque fois vous parvenez à nous démontrer combien la connaissance des plantes est importante dans le quotidien : que ce soit pour aider son voisin, sa famille, sois même ou voir simplement son prochain.
Vous avez vécu en Louisiane, et depuis 1973 dans la baie de San Francisco.Vous avez été instituteur, enseignant pour les sourds et mal entendant et agent de police. Vous dirigez maintenant L’Ecole Californienne d’Herbalisme Hispanique où vous enseignez.
Vous donnez des consultations cliniques et apportez un soin tout particulier aux plus démunis de votre région leur offrant les soutiens physiques et parfois spirituels dont ils manquent tant.

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Allons un peu plus loin :

Ma première question serait sur l’histoire et la trajectoire: où nous en sommes est souvent le résultat d’une décision prise il y a longtemps. Peux-tu nous dire quelle a été l’étincelle qui t’a fait choisir le chemin de l’herbalisme et ce qui a ensuite entretenu les braises de la passion ?

J’ai en fait pris la décision très consciente dans le début de mon adolescence de m’en écarter.

Ma mère m’avait enseigné les plantes depuis l’âge de quatre ans car j’étais le descendant d’une famille de guérisseurs.
Mais j’associais la guérison et l’herbalisme avec la pauvreté.
Mon grand père est décédé sans un sous devant lui.
J’ai décidé que ça ne m’arriverai sûrement pas.Je voulais devenir enseignant où écrivain.
Ce que j’ai fait. Bien que les malades aient toujours réussi à me trouver.
Puis en 1997 j’ai fait une attaque qui a mis un point final à ma carrière d’enseignant avec les sourds. La seule compétence qu’il me restait était l’herbalisme. Donc, après une année de rétablissement, ma fille aînée m’a suggéré qu’il était temps que je commence à enseigner en tant que dernier herbaliste de la famille.

-As-tu déjà pensé que l’herbalisme pouvait être un appel ? Que c’est quelque chose qui répond à un profond besoin de la société d’avoir quelqu’un qui puisse être l’interface avec la santé au naturel ?

C’est parfois une vocation: La plupart de mes étudiants trouvent insatisfaisant de vivre dans un monde où l’on travaille de 9 h. à 17 h. tous les jours pour amasser des biens matériels.
Certains, plusieurs, me racontent leur histoire de grand-mère quasi-oubliée qui ramassait des herbes et faisait des soins pour les souffrants et les pauvres. En Amérique le champ médical n’est PAS le même que le champ des soigneurs. Ils ne veulent pas devenir docteurs. Ils veulent travailler avec les plantes dans un champ d’application plus holistique. Ça me donne de l’espoir.

-Quelle fut ton plus gros obstacle pour devenir un herbaliste?

D’une certaine façon j’ai toujours été un herbaliste. Pour passer à herbaliste clinicien, j’ai dû surmonter la peur de devoir faire juste à chaque fois.

-L’herbalisme est quelque chose qui infuse profondément l’individu. As-tu déjà rencontré des problèmes pour trouver un équilibre dans ta vie au quotidien, dans ton environnement ?

Tout à fait. La communauté herbaliste où je vis est à très grande majorité blanche, orientée vers la science pure, et regarde avec dédain les herbalistes populaires dont je me considère faire partie.
J’ai doucement gagné leur respect mais j’ai arrêté d’essayer.

-qu’est ce qui te tracasse vraiment?

Cette tendance à vouloir faire patenter les herbalistes. L’idée étant d’avoir des herbalistes qui pratiquent suivant une façon codifiée unifiée.
La plupart d’entre nous refusent.
Néanmoins il y a un lobby puissant qui pousse un peu plus tous les ans.
Mes ancêtres ont été activement persécutés et jugés pour avoir soigné des malades. Je ne lâcherai rien.

-Lorsque tu as passé une journée entière à monder des fleurs de calendula, quelle chanson te vient à l’esprit?

Excellente question ! il y a une sombre chanson rock de mon enfance intitulée « Morning Girl ». J’étais amoureux d’une fille plus grande que moi. Elle avait quatorze ans, j’en avais douze. Ses cheveux avaient la couleur des pétales de calendula. Un rouge orangé profond. La chanson « Morning Girl » avait la fâcheuse habitude de passer à la radio à chaque fois que je passais devant chez elle. Nous sommes miraculeusement devenus amants durant une courte période de temps une fois devenus adultes. (Soupirs)

-As-tu le sentiment d’avoir une (des) plantes amie(s), à laquelle tu penses sans raison particulière, où à laquelle tu as le plus facilement recours ?

Deux très bonnes questions de suite ! J’aime le romarin et la sauge blanche. Ces deux plantes sont des antivirales qui sont le parfait exemple de complémentarité des herbes provenant de deux cultures différentes. Elles sont antivirale, antibiotiques, antimicrobiennes, et pourquoi pas anti-Trump pour ce que j’en sais. Elles font d’excellentes lotions, infusions, teintures, inhalations, huiles essentielles ! J’ai toute une soirée dédiée uniquement à ces deux-là dans mon cursus sur 10 herbes.

-Quel est le conseil que tu donnes le plus fréquemment à tes élèves?

Continue d’apprendre. Prend des cours dans d’autres écoles. Puis lève ton cul et commence à pratiquer. Etudier sera toujours plus amusant que de travailler, donc ne te fais pas ligoter à devoir aller d’une école à une autre école à encore une FICHUE ECOLE !!

-As-tu des influences surprenantes?
La plupart de mon inspiration vient de chansons. Les chansons populaires de ma jeunesse. Mr Bruce Springsteen, Jacques Brel, Passenger, Mr Tom Russel. Ils me rappellent les bons et les moins bons moments quand des décisions ont dû être prises. Certaines furent bonnes, certaines furent désastreuses. Malgré » tout cela, j’ai survécu.

-Quel est le meilleur conseil que tu ait reçu ?

« Tu ne peux pas tous les sauver Chuck. Mais sauve ceux que tu peux »

-As tu une maxime?
Est is non silicis scientia. (c’est pas si compliqué)

-Quel est ton livre favori?

Facile. Ne tirez pas sur l’Oiseau Moqueur. La petite ville du sud me rappelle le village californien ou j’ai grandis. Il ne se passe pas une année où je ne le relis pas. Je souhaite que tous les américains le lisent, encore plus maintenant.

-Qu’est-ce que tu aimerais réaliser dans les cinq prochaines années qui combleraient tes vœux les plus chers?

J’aimerai faire évoluer mes cours vers des stages avec plus de pratique, plus de conférences sur les aspects spirituels du métier et puis finalement une longue retraite ou je pourrais regarder ma petite fille grandir.

Mon souhait le plus fou serait de disparaître dans la haute Sierra et devenir un montagnard ermite. Mais je risque de manquer la coupe du monde.

-As-tu le sentiment que parfois les réseaux sociaux t’éloignent de la nature ou bien cela te rapproche-t-il de ton public?

Ça m’a totalement rapproché de mon publique…donc j’essaie…ou tente d’essayer d’atteindre un équilibre cet année. Un vieil homme m’a récemment dis que la plupart de mes problèmes de santé seraient moins pénibles si je passais plus de temps dehors. Je le crois.

-Dans ton champ d’expertise, tu formes les gens au survivalisme, l’autosuffisance avec beaucoup de pragmatisme comme si tu voulais lever le voile de mensonge sécuritaire que la société tente de nous faire avaler coûte que coûte. Tu as même dans un article fait référence à un rêve prémonitoire apocalyptique. As-tu réellement le sentiment que nous nous dirigeons vers une période particulièrement sombre et troublée ?

Certain de mes amis m’ont considéré comme un alarmiste. En ayant fait un peu d’économie, j’ai rapidement souligné à quel point il serait facile pour quelques banques et gouvernements de retomber dans une dépression mondiale. Personne ne m’a cru jusqu’à ce que ça commence à arriver. Oui je sens que des temps difficiles arrivent, mais je garde l’espoir que nous puissions l’éviter.

-Tu es un conteur dans l’âme, tu as même publié un livre (Forever Faire) dans lequel de nombreuses situations sont gérées avec des plantes (et beaucoup d’intelligence). C’est un peu comme le manuel du campeur herbaliste. As-tu l’intention de donner de nouvelles aventures à tes personnages ?

J’ai eu envie pendant de nombreuses années, mais la suite est incomplète et ne sonne pas juste. Je pourrai donc transformer le prochain livre en une série de nouvelles permettant aux personnages de disposer d’une exposition équivalente. Du fait que la majorité des personnages du livre (Forever Faire: A Post-apocalyptic Fantasy) sont des gens réels, je me sens une responsabilité auprès d’eux (en tant qu’amis) de terminer leur histoire. Il y a eu quelques échanges sur le fait que le livre puisse devenir une mini-série sur une chaine câblée, mais je n’ai pas le droit d’en dire beaucoup plus.

-Peut tu nous donner un conseil pour reconnaître les fées qui traversent nos vies ?

Ma fille Jennifer est l’experte des fées.
Quand j’étais enfant les nuits de pleine lune je jure que je pouvais en voir depuis la fenêtre de ma chambre danser dans la lumière lunaire.

-En tant que curandero, une autre part de tes activités, as-tu le sentiment qu’il est nécessaire de perpétuer les traditions et les savoirs ancestraux ?
C’est important. C’est un outil de guérison précieux. Toutefois, l’apprentissage prend une dizaine d’années, et peu d’étudiants ont envie d’y mettre tant de temps. Ceci étant dit, j’ai eu la chance d’avoir deux étudiants assidus.

-Ne pas être capable de reconnaître la douleur et le désespoir que des praticiens malfaisants peuvent infliger, est un peu comme leur laisser le champ libre. N’as-tu pas peur que ce qui consistait à aider gratuitement les gens victime du côté obscur du spiritisme tende à disparaitre ?

D’une certaine façon, ça a déjà disparu. Mais c’est revenu quand j’ai décidé de reprendre les reines plus tard dans ma vie et que mes deux apprentis ont complété leur apprentissage. L’une des choses qu’un curandero ou une curandera se doit de faire est de tenir bon face au Mal spirituel.
Je l’écris avec un M majuscule.
C’est un fardeau pesant qui as un cout.
Et pourtant… ne voudriez-vous pas porter des coups décisifs contre les forces du Mal ? Vous ne pouvez pas le vaincre. Mais vous pouvez le faire plier et vous faire respecter.

-Si tu avais un message pour l’Univers quel serait-il?
Plus une question réellement : « Quel est notre but ultime ? »

Question bonus :
-Admettons que l’on découvre que le Giant Spaghetti Monster Volant est à l’origine du monde, quel est ta première décision ?

Etant un grand gourmand, j’installerais un autel avec un chaudron de sauce fait maison avec les légumes et les herbes de mon jardin.

Ensuite, je sacrifierai un kilo et demi de bœuf haché saupoudré de thym et d’ail.

Doucement, je mijoterai la viande dans la sauce.

Pour y mettre un peu de peps j’ajouterai un peu de vin rouge, porterai la sauce à frémir, puis servirai sur des pâtes fraîchement cuites en chantant des mantras sexuels pour la fertilité.

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« Ce n’est pas le consentement éclairé qui m’effraie, c’est la stupidité éclairée qui me terrorise. »

Je remercie Mr Garcia pour sa disponibilité, son humour et sa bienveillance sans qui ce bon moment n’aurait pu avoir lieu.

Ce à quoi il m’a répondu:

J’ai lu l’interview dans mon français scolaire.

D’une certaine façon c’était très agréable et j’ai apprécié le challenge.

N’hésite pas à me faire part des réactions s’il y en a.

Une grande partie des herbalistes que nous sommes forment des groupes au travers du pays pour fournir les soins de ceux qui sont rejetés du système de soin.

Des millions de gens qui ont besoin d’attentions n’en auront aucune et ce désastre moral doit être inversé. En attendant, nous autres herbalistes devons combler le vide.

Ce sont des temps bien sombres qui s’avancent sur mon pays et je regrette d’avoir survécu pour les subir.

Mais nous, les soigneurs non conventionnés, devons nous relever et prodiguer les soins nécessaires.

Et si ‘’ils’’ essaient de nous stopper à la lumière du jour, je promets devant Dieu que nous mènerons la résistance herbaliste de nuit.

Pour aller plus loin :

Autres interviews:

 

 

 

Welcome Charles Garcia!
It is for me an honor to be able to take some of your time to answer a few questions.
Indeed I’ve been wantonly translating your articles who each in their own way, stroked a chord on many level in my mind.
Tradition, religion, witchcraft , post-apocalyptic reliance, you name it, Charles Garcia tells you why plants are so important in your everyday life: Help your neighbor, help your family, save yourself or your fellow human being.
You have been living in Louisiana and across the San Francisco Bay since 1973.
Teacher in kindergarten, for the deaf and hard hearing, and former police officer you are now head of the Californian School of Hispanic herbalism, you teach, you give consultations to clients, you have also an interest in providing care to people who cannot afford it in your area physically and sometime spiritually.
Let’s go a little further:

-My first question would be about history and path: where we are is usually the result of a direction we took long ago. Can you tell us what was the spark that made you follow the path of herbalism, and then, how did you feed the embers to carry on?
I actually made an active decision to avoid in my early teens. My mother had taught me about herbs since the age of four and I was next in line for the path of a healer. But I equated herbalism and healing with poverty. My grandfather died without two dimes he could slap together. This was not going to happen to me. I was going to be a teacher or a writer. And I did. Despite that the sick always found me. Then in 1997 I had a stroke which ended my teaching career with the deaf. The only skills I had left were in herbalism. So after a year of rehabilitation my eldest daughter suggested it was time I started teaching as I was the last herbalist in the family.
-Have you ever felt that herbalism could be a calling? Something society deeply need in order to have someone able to interact with nature for natural health?
It can be a calling. Many of my students find they are unsatisfied with just living in a 9 to 5 world and gaining material things. Some of them, many of them tell me stories of barely remembered grand mothers who picked herbs and made medicines for the sick and the poor. In America the medical field is NOT the same as the healing field. They don’t want to be physicians. They want to work with plants and in a more holistic field. This gives me hope.
-What was the biggest issue for you to overcome in order to become an herbalist?
In a sense I’ve always been an herbalist. To become a practicing herbalist I had to overcome the fear that I had to right every time.
-Herbalism is something that take individual to the core. Did you have any trouble finding balance in your community?
Very much so. The herbal community where I live is overwhelming white, scientifically oriented, and has a dim view of folklore herbalists which I consider myself to be one. Slowing I’ve earned their respect but I’ve stopped trying to.

-What is it that really bother you?
The call for licensing herbalists. The idea is to have herbalists practice in one specific modality. Most of us refuse. Still, there is powerful lobby who pushes the agenda every few years. My ancestors where actively persecuted and prosecuted for treating the sick. I won’t give into it.
-When you have been processing gallons of calendula petals the whole day, what song come to your mind?
Excellent question! There’s an obscure rock song from my childhood called « Morning Girl. » I was in love with an older girl. She was fourteen I was twelve. Her hair was the color of calendula petals. A rich orange red. The song « Morning Girl » seemed to always play on my transistor radio whenever I walked by her home. Wonderfully we became lovers for a brief time during our adulthood. (sigh)
-Do you feel you have a specific(s) plant ally(ies) , one(some) you are eager to reach for whatever the reason?
Two great questions in a row! I love rosemary and white sage. Both these plants are anti-viral and are the perfect example of herbs from two cultures that compliment each other. The are anti-viral, anti-biotic, anti-microbial, for all I know they are anti-Trump. They make excellent washes, teas, tinctures, steams, essential oils! I have a single evening dedicated to just these two in my Ten Herbs course.
-What is the most recurrent advice you give your students when they graduate?
Continue learning. Take other classes at other schools. Then get off your ass and start practicing. Studying is always more fun than working, so I don’t get caught up with going to school after school after school after FUCKING SCHOOL!!
-Do you have influences that might surprise us?
I get much inspiration from songs. The folks songs of my youth. Mr. Bruce Springsteen. Jacques Brel, Passenger, Mr. Tom Russell. They remind of times good and bad when decisions had to be made. Some were right, some were disastrously wrong. Despite that all, I survived.

-What is the best advice you received?
« You can’t save them all Chuck. But save who you can. »

-Do you have a quote you refer to, a motto?
Est is non silicis scientia. (It’s not rocket science.)

-What is your all-time favorite book?
Easy question. To Kill A Mockingbird. The little southern time in the novel reminded me of the small California town I grew up in. Not a year goes by when I don’t re-read it. I wish every American would read it, especially now.
-What would you like to achieve in the five next years that could grant your deepest wishes?
I’m hoping to expand my teaching to more hands-on classes, more lectures on the spiritual aspects of my work, and then finally a long retirement where I can watch my grand daughter grow up. My fantasy wish is to disappear in the high Sierra and become a latter day mountain man. But I’d miss the World Cup.

-Do you feel that networking take you away from nature or closer to your public?
It definitely has taken me closer to the public…so I try…or am trying to strike a balance this year. I wish old man recently told me that much of my current health problems would be alleviated if I spent more time outdoors. I believe him.
-In your field of expertise you like to educate people in survivalism, self-reliance with a lot of pragmatism as if you wanted to unveil the lie of safety society is trying to shove us down the throat. You even once in an article referred to an apocalyptic prophetic dream. Do you feel somehow we are headed toward very troubled and dark times?
Some of my friends once considered me to be an alarmist. I studied economics for a while in college and I pointed out how easily a few banks and governments could bring on another world wide depression. No one believed me until it began to happen. Yes I feel dark times can happen. But I’m hoping we can head it off.
-You‘re a great story teller, you even published a fantasy book entitled Forever Fair where many health situation are managed with plants (and wits). It’s like an herbalist camping blueprint: Do you intend to give your characters new adventures and developments?
I’ve been wanting to for several years, but the sequel is uncompleted and doesn’t ring true. So I may turn the next book into a series of short stories allowing the characters to have equal time. As the majority of characters in the book (Forever Faire: A Post-apocalyptic Fantasy) are real people I feel I have a duty to them (as friends) to finish their stories. There has been some talk that the bookmight become a mini-series on a cable channel. But I’m not allowed to share much more about it.
-Any advice to be able recognize a faerie crossing your life?
My daughter Jennifer is the expert on faeries. When I was a child on full moon nights I swear I saw some from my bedroom window dancing in the moonlight.

-As a Curandero, another side of your activities, do you feel it’s important to carry on traditions and ancient knowledge?
It is important. It’s a valuable healing tool. The training though takes about a decade. And not many students are willing to put in the time. That being said, I’ve been lucky to have had two dedicated students.
-To be unable to recognize harm and despair dark practitioners can set loose, would be like letting them free range. Aren’t you afraid that what consist of helping people for free against the dark side of Spiritism might disappear?
In a sense it did disappear. But it returned when I decided to take up the reins late in life and my two apprentices completed their training. One of the things a curandero or curandera must do is make a stand against spiritual Evil. And I spell that with a capital E. It takes a toll. And yet…wouldn’t you want to strike a blow against the forces of Evil? You can’t defeat it. But you can make it cower and respect you.
-If you had a message you could share with the Universe, what would it be?
More of a question really. « What is our ultimate purpose?
Bonus Question :

-Let’s admit for a moment the world’s origin is from the Giant Flying Spaghetti Monster, what’s your next move?
Being a gourmand I’d set up an altar with a pot of home made sauce from the vegetables and herbs in my garden. Then I would sacrifice a pound an a quarter of lean ground beef with a sprinkling of garlic and thyme. Slowly I’d cook the meat into the sauce. To add a bit of kick to it I’d add some red wine, raise the sauce to near boil, then serve on freshly cooked pasta while chanting a sex mantra for fertility.

It’s not informed consent I’m afraid of. It’s informed stupidity that scares the hell out of me.

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