Interview Une Herbaliste : Asia Suler

This, is the interview’s french translation. The original is at the second half of the page.

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Bienvenue Asia Suler !
Peut-être ne le sais-tu pas, mais tu es l’une des pierre fondatrice de ce site car ton article sur les filtres d’amour est l’un des premiers que j’ai traduit.
C’est encore à ce jour l’un de mes préférés et l’un des plus consultés (spécialement à ce moment de l’année).
Ce qui le rend passionnant, c’est que c’est le genre de texte qui permet de réfléchir, qui dévoile le fait qu’il est nécessaire de faire tout d’abord un travail sur soi, d’évoluer, de grandir pour que les plantes puissent ensuite nous venir en aide.
Tu es maintenant une herbaliste établie en caroline du Nord, proche des Appalaches. Tu consultes des clients, tiens des conférences, fabrique des soins à base de plante et enseigne à la Chesnut School of Herbal Medicine.

Allons plus en profondeur :

-Ma première question serait sur l’histoire et la trajectoire: où nous en sommes est souvent le résultat d’une décision prise il y a longtemps. Peux-tu nous dire quelle a été l’étincelle qui t’a fait choisir le chemin de l’herbalisme et ce qui a ensuite entretenu les braises de la passion ?

La première étincelle provient d’un instant très sombre de ma vie. J’étais tourmentée par des douleurs chroniques ingérables et je ne parvenais à aucun soulagement.
Je disais souvent que la vie dans mon corps était trop douloureuse donc, pour le supporter, je sortais et je m’aventurais dans les bois, m’allongeant dans les prés et parlant aux arbres.
A cette époque je ne connaissais le nom d’aucune plante, et c’est juste quand j’ai commencé à m’y connecter, qu’elles ont commencé à guérir mon esprit.
J’ai su à partir de ce moment que je voulais faire partie intégrante de la Co-création avec la nature.
La voie qui a attisé les braises a pris quelque tournant intéressant depuis ! Je suis passé par la culture de légumes à Maui, puis j’ai été « technicienne végétale » (quelqu’un qui prend soin des plantes vertes de bureau) à Manhattan.
J’ai finalement décidé d’aller à l’école d’herbalisme à la Chestnut School et c’est là que l’embrasement a démarré.

-As-tu déjà pensé que l’herbalisme pouvait être une vocation ? Que c’est quelque chose qui répond à un profond besoin de la société d’avoir quelqu’un qui puisse être l’interface avec la santé au naturel ?

Absolument. Les plantes sont les gardiennes d’un seuil, elles nous aident à nous souvenir ce qu’être humain signifie véritablement. Sans les plantes nous ne pourrions pas exister sur cette planète, et nous sommes ses enfants.
Je pense que l’herbalisme – La pratique consistant à transformer les plantes en remèdes de l’esprit, du corps et de l’âme- fait partie intégrante de ce qui fait de nous des citoyens de la terre.
Quand nous interagissons avec les plantes de cette façon, nous nous souvenons comment être à nouveau présent.

-Quelle fut ton plus gros obstacle pour devenir un herbaliste?

De penser que je n’étais pas suffisamment performante ! Ou de n’être pas suffisamment scientifique, ou de ne pas être assez mûre.
Je pense que quel que soit le chemin sur lequel vous vous engagez, à partir du moment où il est suffisamment significatif pour vous, ça ravivera toutes vos vieilles blessures : Tous les déchets que vous entassez en pensant « je m’en occuperai plus tard ! ».
Mais lorsque vous avez une vocation pour quelque chose qui est fondamental dans votre progression, ça vous ramène tout à nouveau.
Et pour moi, c’était l’inquiétude que d’une certaine façon je n’étais pas suffisante.

-Tu travailles aussi avec les pierres et le shamanisme. Etait-ce une suite logique d’aller au-delà des teintures et de la cellulose ou bien il y a-t-il des liens invisibles qui lient l’ensemble ?

Oui, ça été une évolution incroyablement naturelle pour moi, et qui maintenant est au cœur de ma pratique. Je réalise doucement que ce qui est au centre de l’intérêt pour l’herbalisme (puis les pierres et le shamanisme) est mon profond dévouement à l’exploration et la communication avec la conscience de ce monde.
L’expérimentation avec le sacré, cet instant où l’on se connecte avec ce qu’il y a de plus qu’humain, puis de revenir pour être en capacité de témoigner.
L’écrivain Elizabeth Gilbert dit qu’au lieu de suivre nos joies, il vaudrait mieux essayer de suivre notre curiosité. Mes recherches dans le royaume du minéral et du shamanisme ont commencé avec une intense et inflexible curiosité.
Pour moi, le lien invisible, c’est juste ça : tout est connecté et ce tout est soin. Et nous sommes dans un processus où nous nous souvenons de cette incroyable magie, la véritable viridité (animacy) de ce monde.

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-Dans tes articles, il y a un large espace dédié à la poésie et la contemplation qui pour moi m’évoquent les piliers déguisés d’une magie tournée vers la nature. Un peu comme si tu voulais insuffler la puissance naturelle qui nous entoure dans la pratique herbaliste quotidienne. Crois-tu que dans notre société bornée aux relations de causes à effet, il y a toujours une place pour ceux qui croient que les étincelles de l’origine proviennent de forces invisibles ?

Absolument, et je pense que cet espace grandis de plus en plus et il est de plus en plus ensoleillée chaque jour.
Je pense, qu’en tant que culture moderne, nous sommes assoiffés de poésie (même si nous ne le savons probablement pas).
La conscience poétique, où mythique, est au centre de la façon dont nous, êtres humains, avons décrit (et avons vécu) nos expériences du monde pendant des millénaires.
Vivre, écrire, penser d’une manière poétique nous aide à nous sentir plus à l’aise avec les grands mystères. Ça nous donne un langage pour une vérité que notre grammaire scientifique actuelle ne parviens pas à saisir : Que tout est une référence à quelque chose de plus grand dont, quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais encapsuler la vérité en un seul endroit.
Il y a un proverbe japonais qui dit qu’un bon poème est comme un filet, ce qui compte n’est pas la force du cordage, mais l’espace laissé entre les mailles.
Et en définitive, comment parcourir la toile de la création.

-Durant la période de Noël, tu as beaucoup insisté sur la nécessité de ré-enchanter cette période de l’année. Bientôt le printemps sera sur nous. Peux-tu nous donner des conseils pour voir, reconnaitre ou accueillir le peuple féerique qui évolue parmi nous.

Bien sûr ! Faites leur des cadeaux, parlez leur à voix haute, passez du temps dans les lieux sauvages, laissez tranquille un morceau de votre jardin. Passez du temps avec vos enfants. Soyez à l’aise avec le sentiment d’être folichon de vouloir communiquer avec les fées. Se sentir bête de croire en la magie et l’assumer est une façon de nous reprogrammer.
Et abandonner toute forme d’attente et d’exigence.

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-Dans l’un de tes derniers articles « Fille Gentille Contre Femme Bienveillante »  (Ndt : article traduit sur le site) tu as pris une position sociale contre les règles tacites qui entachent et handicapent les femmes au quotidien. As-tu le sentiment que notre société va devoir affronter un sombre futur idéologique ?

Je pense que la société se dirige de façon ultime vers des temps radieux, mais que nous sommes actuellement, comme le dis Joseph Campbell, au moment où le héros se trouve dans le ventre de la baleine.
C’est un moment difficile, mais je pense qu’il a son importance ne serait-ce que pour prendre conscience des parts d’ombre.
Là où nous en sommes aujourd’hui (tout du moins dans mon esprit) est plein d’espoir. Il y a soixante ans, un article comme Fille Gentille contre Femme Bienveillante n’aurait jamais pu être vu, car nous n’avions pas la possibilité de partager par l’internet.
Et les femmes écrivaines étaient au mieux ignorées et j’aurais été probablement bien trop occupée pour l’écrire car j’aurais été en situation de gérer seule tout un foyer. L’un dans l’autre, je crois véritablement que nous sommes sur un chemin de guérison, et que nous traversons juste une crise avant l’aboutissement.

-Qu’est ce qui te tracasse vraiment?

C’est une bonne question. Je suis vraiment ennuyée par le jugement, d’autant plus lorsqu’il vient de l’intérieur de la communauté. Je suis ennuyée par la culture de « dénonciation » d’autres herbalistes, médecins où activistes qui consiste à singulariser les autres pour n’être pas suffisamment conscient, faire suffisamment entendre leur voix, suffisamment radical. Je pense que le jugement serait bien plus sainement remplacé par un intérêt redoublé dans l’éducation, la connexion et la compréhension.
Je reconnais aussi que tout jugement n’est qu’une image de l’auto critique… et bien sûr, l’autocritique (la mienne) m’ennuie beaucoup aussi ! Je pense que ça perturbe tout, d’où cette culture du jugement que nous avons tendance à développer en tant qu’êtres humains.

Et puis aussi les Tongues brésiliennes. Je déteste véritablement quoi que ce soit entre mes orteils. Et puis que les avocats tournent avant que je puisse les manger, les publicités youtube. Et tout ce qui précède.

-Qu’est-ce que tu aimerais réaliser dans les cinq prochaines années qui combleraient tes vœux les plus chers?

J’aimerai écrire un livre ! Purement et simplement.

-Quel est le conseil que tu donnes le plus fréquemment à tes élèves?

Suivez votre intuition, faites confiance en ce que vous recevez, et sachez qu’on a besoin de vous dans ce monde.

-Lorsque tu as passe une journée entière à monder des fleurs de calendula, quelle chanson te vient à l’esprit?

You are my Sunshine

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-As-tu le sentiment d’avoir une (des) plantes amie(s), à laquelle tu penses sans raison particulière, où à laquelle tu as le plus facilement recours ?

Le Tulsi (Ocimum tenuiflorum), l’aubépine (Crataegus spp), la passiflore (Passiflora incarnata) et l’angélique (Angelica archangelica) se sont toutes présentées dans ma vie de façon très profonde ces dernières années. Ce sont peut être les seuls soins que je prends maintenant !

-As-tu des influences surprenantes?

Beyonce! Sa façon de s’affirmer dans sa force d’être est une source sans fin d’inspiration.

-Quel est le meilleur conseil que tu ait reçu ?

Tu t’occupes de toi. Il y a littéralement rien d’autre que tu puisses faire. Ça prendra une vie pour comprendre comment y arriver, et tu ne trouveras jamais plus amusant.

-As-tu une maxime?

“Vis comme coule une rivière, avec toujours la surprise de ses propres déploiements” – John O’Donohue

-Quel est ton livre favori?

C’est quasiment impossible d’y répondre ! mais là tout de suite, je dirais Braiding Sweetgrass par Robin Wall Kimmerer.

-Si tu avais un message pour l’Univers quel serait-il?

Merci de m’avoir créé ! Je suis tellement reconnaissante d’être là.

Question bonus :
-Admettons que l’on découvre que le Giant Spaghetti Monster Volant est à l’origine du monde, quel est ta première décision ?

Découvrir d’où viennent les tomates ! (toujours curieuse)

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Par Asia Suler:

Autres interview:

Welcome Asia Suler!
Perhaps you don’t know it but you are one of the standing stone of this site since you are one of the first herbalist I translated.
Your blog post on herbal aphrodisiacs is still one of my favorite and one of the most read article (especially in that time of the year).
You’re now an established herbalist in Northern Carolina near the Appalachian Mountains. You give consultations, hold panels, handcraft medicines and teach for the Chestnut School of Herbal Medicine.
There is something beautiful in your work: beauty, magic, and nature becomes allies for the healing of bodies and souls.

Lets dive a little deeper:

-My first question would be about history and path: where we are is usually the result of a direction we took long ago. Can you tell us what was the spark that made you follow the path of herbalism, and then, how did you feed the embers to carry on?

The first spark sprung up during a dark time in my life. I was in the midst of dealing with chronic pain and struggling to find solace. I often say that life in my body was too painful so, to cope, I went outside. I started wandering in the woods, laying in the fields, talking to the trees. At that time I didn’t know any names of any plants, I just began connecting with them and, in turn, they began to heal my spirit. I knew from that point on I wanted to be a part of co-creating with nature. The path to nourish that ember took some interesting turns from there! Including farming vegetables in Maui and becoming a “Plant Technician” (somehow who takes care of office plants) in Manhattan. Eventually I decided to go to school for Herbalism at the Chestnut School and that’s when the fire really began.

-Have you ever felt that herbalism could be a calling? Something society deeply need in order to have someone able to interact with nature for natural health?

Absolutely. Plants are gatekeepers, they help us to remember what it truly means to be human. Without the plants we literally could not exist on this planet, we are their children. I think herbalism—
the practice of turning to plants for healing of the mind, body and spirit— is an integral part of what makes denizens of the earth. When we interact with plants this way we remember how to be here again.

-What was the biggest issue you had to overcome in order to become an herbalist?

Thinking I wasn’t good enough! Or science-minded enough, or experienced enough, or old enough. I think anytime you embark on a path that is truly meaningful to you it is going to bring up your core wounds. The junk you stuff away and think I’ll deal with this later! But when you have a calling to something that is central to your journey it brings everything back up again. And for me, that was the worry that somehow I wasn’t enough.

-Your work extend to stones and shamanism. Was it a natural and logical step forward for you to go beyond cellulose and tinctures or is there invisible entwined links who works together?

Yes, it has been an incredibly natural evolution for me, and one that is at the core of my work. I am slowly realizing that what is at the heart of interest in herbalism (and then stones and shamanism) is my deep dedication to exploring, and communicating, with the consciousness of this world. Of experiencing the numinous, that moment of connect with the more-than-human, and then coming back to tell the tale. The writer Elizabeth Gilbert says that instead of following your joy, you should try just following your curiosity. My studies in the realm of stones and shamanism began with an intense, unwavering curiosity. To me, the invisible link is just this: that everything is connected and that everything is medicine. And we are in a process of remembering the sheer magic of this, the truth of the animacy of this world.

-In your blogposts, there is a wide place for poetry and contemplation that for me rings as pillars of a nature oriented witchery in disguise. As if you wanted to integrate the tremendous forces of nature that surround us in the daily herbal practice.

Do you believe that in our science and immediate cause/consequence driven society, there is still a place for people who think that sparks of causes are coming from invisible threads?

Absolutely, and I think that that place is growing wider and more sunlit every day. I think, as a modern culture, we are starved for poetry (even though we don’t know it). The poetic, or mythic consciousness, is at the center of how we human beings described (and lived) our experience in the world for millennia. Living, writing, thinking in a kind of poetic consciousness helps us to feel comfortable with the great mysteries. It gives us language for a truth that our current scientific grammar cannot capture— that everything is a reference to something greater and, try as we might, we will never be able to encapsulate the truth in any one place. There is a Japanese proverb that says that a good poem is like a net, what defines it is not the strength of the twine, but the spaces left in-between. What we know of this world is like a finely twined cord, beautiful, but small. Thinking in poetry can help us grasp the feel-sense of the space in-between. And ultimately, how to walk in the web of creation.

-In Christmas time, you went in a great deal of efforts to remind us of the magic seeping in that time of the year. Soon, spring time will be upon us. Could you give us any advices to see, recognize or welcome fairy folks crossing our life?

Yes! Leave gifts, speak to them out loud, spent time in wild places. Leave a part of your yard untended. Spend time with children. Get comfortable with feeling silly about wanting to communicate with the fairies. That is part of reprogramming ourselves to believe in magic, feeling silly. And let go of any expectations.

-In one of your former article “Nice girl vs Kind Woman”, you took a societal stand against current crippling untold rules and practices against women that rang very true. Do you feel that society is headed toward some dark behavioral times?

I think that society is headed, ultimately, towards some very bright times but that we are currently, as Joseph Campbell puts it, in the Belly of the Whale moment of our hero’s journey. It’s a hard place to be in, but I think it is important for exposing the shadows. Where we are today is (in my mind at least) full of hope. Sixty years ago Nice Girls Vs. Kind Women would never have been able to be seen, because we didn’t have the ability to share via the internet. And women writers were far more ignored and I most likely would have been too busy to write it because I would be expected to single-handedly run a household. All in all I truly believe we are on a healing path, and this is just the healing crisis before the breakthrough.

-What is it that really bother you?

Good one. I am really bothered by judgment, especially when it comes from within the community. I am bothered by the “calling-out” culture of other herbalists, medicine people or activists that consists of calling out others for not being conscientious enough, vocal enough, radical enough etc. I think that judgment would be so much more healthfully replaced with an earnest interest in education, connection and understanding. I also recognize that all judgment is just a reflection of self-judgment… and of course self-judgment (my own) bothers me much as well! I think it bothers everything, hence the culture of judgment we tend to develop as human beings!

Also, thong sandals. I really dislike anything between my toes! Avocados that go bad before I can eat them. Youtube commercials. All of the above.

-What would you like to achieve in the five next years that could grant your deepest wishes?

I would like to write a book! Plain and simple.

-What is the most recurrent advice you give your students when they graduate?

Follow your intuition, trust what you receive, and know that you are needed in this world.

-When you have been processing gallons of calendula petals the whole day, what song come to your mind?

You are my Sunshine

-Do you feel you have a specific(s) plant ally(ies) , one(some) you are eager to reach for whatever the reason?

Tulsi (Ocimum tenuiflorum), Hawthorn (Crataegus spp.), Passionflower (Passiflora incarnata) and Angelica (Angelica spp.) have all shown up in my life in profound ways in the past few years. They are pretty much the only medicines I take these days!

-Do you have influences that might surprise us?

Beyonce! Her sense of personal empowerment inspires me to no end.

-What is the best advice you received?

You do you. There’s literally nothing else you can do, it will take a lifetime to figure out how to do it, and it will be the most fun you’ve ever had.

-Do you have a quote you refer to?

“Live like a river flows, ever surprised by its own unfolding” – John O’Donohue

-What is your all-time favorite book?

That is pretty impossible to answer! But as of right now I would have to say Braiding Sweetgrass by Robin Wall Kimmerer.

-If you had a message you could share with the Universe, what would it be?

Thank you for creating me! I am so very grateful to be here.

Bonus Question :

-Let’s admit for a moment the world’s origin is from the Flying Giant Spaghetti Monster, what’s your next move?

Find out where the tomatoes came from! (always seeking)

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