Article original Issu du site de School for Aromatic Studies avec l’aimable autorisation de Jades Shutes
Aromathérapie et Grossesse : Explorer la controverse pour découvrir le potentiel guérisseur des huiles essentielles.
Ecrit par Jolene Meum, MBA.
Document de recherche et pour la School for Aromatic studies/
La grossesse est un point pivot dans la vie d’une femme.
Certaines chercheront des informations sur la manière de pourvoir au mieux aux besoins du minuscule enfant qu’elles n’ont pas encore rencontré.
Elles pourront solliciter l’avis de professionnels, regarder sur internet, lire des livres, et demander l’opinions d’amis pour se rassurer des choix qu’elles désirent faire durant leur grossesse.
Malheureusement, certains sujets se sont cristallisés avec des positions et des points de vue passionnés. A ce moment-là, il est difficile de déterminer quelle est la bonne chose à faire.
Cet article met en lumière les différents regards sur le sujet, et fournira une étude concernant des huiles essentielles en particulier ainsi que leurs constituants qui sont contre indiquées pendant la grossesse.
Idéalement, après lecture de ce document, une personne pourra se sentir suffisamment informée pour l’usage de l’aromathérapie durant la grossesse.
Le débat sur les huiles essentielles à évolué, mais reste hautement controversé. Il y a de nombreuses opinions qui stipulent que les mères qui attendent un enfant devraient s’abstenir de toutes huiles essentielles, alors que de nombreuses femmes ont utilisé les huiles essentielles tout au long de leur grossesse pour apaiser certains désagréments et maintenir un terrain en pleine santé.
Avec des recherches approfondies, une compréhension des critères de qualité, des compositions chimiques et de méthode d’application, il est possible de prendre une décision éclairée concernant l’usage d’huiles essentielles pendant la grossesse.
Les huiles essentielles, sont hautement concentrées et sont extrêmement puissantes.
Elles ont la capacité de pénétrer la membrane des cellules, et de voyager dans le corps en quelques minutes. Pendant la grossesse, la future maman transmet les nutriments à son bébé par le placenta jusqu’à sa naissance. Ainsi, quand une femme enceinte utilise les huiles essentielles, les constituants de ces huiles peuvent atteindre le fœtus. Ce n’est pas nécessairement nuisible pour l’enfant à venir, mais en l’absence d’informations complètes, la recommandation la plus fréquente est de s’abstenir de l’usage des huiles essentielles pendant la grossesse.
Dans son livre, Survivre quand la médecine moderne échoue (Surviving When Modern Medicine Fails), S. Johnson (2014) écrit :
« Il existe très peu d’informations concernant l’innocuité des huiles essentielles pendant la grossesse et l’allaitement. De fait, la prudence et le bon sens sont recommandés, encore plus durant le premier trimestre, avec une approche plus appuyée sur les huiles essentielles douces, et éviter les surdosages » (p.21).
Dans beaucoup d’ouvrages de référence, il n’y a peu, voir pas d’explications pourquoi on devrait s’abstenir d’utiliser les huiles essentielles autres que le manque d’informations. Cette affirmation de ne pas utiliser les huiles essentielles durant les trois premiers mois de grossesse est mentionné dans plusieurs ouvrages sans données précises. Les statistiques montrent qu’entre 10 à 25% des grossesses reconnues cliniquement, s’interrompront avant la vingtième semaine de gestation, dont 80% dans le premier trimestre. Il est donc sensé de considérer que cette période est fragile durant la grossesse. Les raisons invoquées pour s’abstenir de l’usage incluent une toxicité pour le fœtus, la stimulation utérine et le développement désordonné des cellules. Toutefois, ces problèmes sont les mêmes que ceux dont il faut tenir compte tout au long de la grossesse, alors que la croissance et le développement des cellules se prolonge tout au long des trois trimestres. Le premier trimestre est un moment plus fragile, mais si une huile essentielle est dangereuse pendant ces trois premiers mois, elle devrait être évitée durant toute la grossesse.
Plutôt que de condamner tout usage d’huiles essentielles durant la grossesse, certains guides citent les huiles qui doivent être évitées.
« Certaines huiles contiennent des composés qui peuvent êtres toxiques et empêcher la conception, faire du mal au fœtus, où avoir pour conséquence des malformations à la naissance. L’usage des huiles communes suivantes doivent être évitées quel que soit le moyen d’usage tout au long de la grossesse et pendant l’allaitement : anis, bouleau, cyprès, carotte, girofle, fenouil, hysope, armoise, myrrhe, origan, persil feuilles et graines, rue, sauge, tanaisie, tuja, absinthe, menthe pouliot, gaulthérie » (Johnson,2014,p21).
Malheureusement, cette liste n’inclue pas les raisons pour lesquelles ces huiles doivent être évitées ou si elles devraient être évitées avant ou pendant la grossesse. Certaines pourraient même empêcher l’implantation, mais une fois que la grossesse est établie, les études ne montrent pas d’effets secondaires.
Il est aussi important de noter que certaines huiles de cette liste devraient totalement être évitées, pas seulement par les femmes enceintes. L’absinthe (Artemisia absinthium) ne devrait être utilisée ni en interne, ni en externe car elle présente une toxicité aigüe pour l’humain, ainsi que la menthe pouliot (Mentha pulgium) qui est hépatotoxique par son usage en interne.
Le Guide de la Fédération Internationale des Aromathérapeutes inclue également le Sassafras (Sassafras albidum), la cannelle de chine (Cinnamomum cassia), la moutarde (Brassica nigra), et la grande aunée (Inula helenium) comme des huiles essentielles dont il ne devrait pas être fait usage que les personnes soient en enceintes ou pas.
Les indications de précaution ont pour but de promouvoir un usage responsable et de rappeler à tous que les huiles essentielles sont des substances puissantes qui ne devraient pas être sur-utilisées.
Malheureusement, les mises en garde sur-protectrices mènent à décupler le sentiment de peur, de doute et de confusion. Par nature, les huiles essentielles travaillent avec le corps.
Comme il est mentionné dans le guide de grossesse de la fédération professionnelle des aromathérapeutes(2013) : pregnancyguidelines-oct11
« Le thérapeute doit reconnaître que le corps humain est intelligent et que les huiles essentielles (retrouvées dans la nourriture et les boissons de tous les jours) ne sont pas étrangères au métabolisme humain. Le corps sait comment les assimiler et les utiliser pour équilibrer la physiologie humaine » (p.3).
Bien qu’il soit recommandé de faire attention, il n’y a qu’un petit nombre d’huiles qui ne peuvent être utilisées pendant la grossesse.
La recommandation générale avant d’avoir recours à n’importe quelle forme de traitement thérapeutique est d’avoir une consultation préalable avec un gynécologue obstétricien.
Toutefois, il n’y a que très peu de docteurs qui sont formés à l’aromathérapie. La recommandation d’usage responsable et avec bon sens des huiles est difficile si l’on ne connaît pas les fondamentaux de l’aromathérapie. Il est donc particulièrement important de comprendre totalement une huile essentielle que l’on pourrait être intéressé d’utiliser pendant une grossesse, allant de la qualité avec la composition chimique de cette huile en particulier.
Chaque méthode d’applications doit être évaluée séparément dans la mesure où les précautions de sécurité sont à chaque fois différentes.
Qualité:
L’un des aspects le plus important qui devrait être pris en considération avec l’usage des huiles essentielles est la qualité.
Il est nécessaire de s’informer sur la société qui produit les huiles afin de s’assurer qu’elles sont authentiques, pures et de qualité thérapeutique.
(NDT Cf article de Cathy Skipper)
Afin d’éviter les effets secondaires, il est important que l’huile essentielle ne soit pas altérée, biologique et sans pesticides. Les risques d’effets secondaires aux huiles essentielles sont décuplés en présence d’éléments synthétiques.
Composition chimique :
Les huiles essentielles sont très complexes et peuvent consister en un assemblage de centaines de composés distincts. La composition chimique d’une huile permettra de déterminer les précautions d’usage.
Les monoterpènes et les sesquiterpènes ne présentent pas de risques significatifs pour la grossesse et sont généralement bien tolérés.
Les alcools sont habituellement non irritants pour la peau et sans toxicité.
Les Oxydes sont généralement bien tolérés, mais peuvent provoquer des irritations quand appliqués de façon cutanée.
Les huiles essentielles contenant des furanocoumarines sont photo toxiques, et il est donc nécessaire d’être prudent sur les zones exposées au soleil en cas d’application cutanée.
Les esters et les éthers ont plusieurs propriétés communes, mais bien que les esters ne soient qu’en petites quantités dans les huiles essentielles, les éthers sont bien plus forts. Il ne devrait pas être fait usage d’huiles essentielles avec des éthers sur une longue période et l’utilisation de ces huiles doit être sous surveillance minutieuse durant la grossesse.
L’anis (Pimpinella anisum), le fenouil (Foeniculum vulgare), et la badiane (Illicium vernum) contiennent toutes des phényls-méthyl-éthers et devraient être évitées durant la grossesse.
Les Ketones ne sont pas facilement métabolisées par le foie et peuvent êtres toxiques. Ainsi, les huiles contenant un haut niveau de ketones aromatiques devraient être évitées car elles peuvent être stockées dans le corps et pourraient causer des problèmes après un usage quotidien prolongé. Ces huiles incluent la sauge (Salvia officinalis), et l’hysope (Hyssopus officinalis).
Les huiles essentielles riches en aldéhydes ou en phénols peuvent provoquer une sensibilité de la peau.
Les Phénols peuvent être chauds ou brulants pour la peau et devraient être évités en raison de la sensibilité de la peau pendant la grossesse à moins qu’il n’y ait présence d’infection.
L’origan (Origanum compactum), le thym (thymus vulgaris ct thymol), la sarriette (Satureja montana), la girofle (Syzygium aromaticum), et le ravinstara (Cinnamomum camphora), contiennent de haut niveaux de phénols et devraient être évités durant la grossesse. Le ravinstara (Cinnamomum camphora), contiens aussi des aldéhydes tout comme le cumin (Cumimum cymium) qui sont donc contre indiqués durant la grossesse.
Essais :
Il n’y a que très peu d’informations montrant exactement comment les huiles essentielles peuvent impacter la grossesse exactement du fait que les tests humains sont considérés comme dangereux et non éthiques. Il y a une étude de toxicité reproductive faite sur les animaux pour fournir quelques données sur la façon dont les huiles essentielles impactent une grossesse. Il y a pourtant de grandes différences entre le système reproducteur de ces sujets test et celui des humains. La période de gestation d’une souris est de trois semaines ce qui rend difficile le parallèle avec la gestation humaine qui fait au moins douze fois plus. De même, la majorité des sujets tests portent des multiples alors que dans sa majorité, la gestation humaine ne porte qu’un embryon.
Nous pourrions ne jamais avoir d’études scientifiques prouvant l’innocuité d’un protocole direct de l’usage des huiles essentielles sur la gestation humaine, mais c’est en phase avec les procédures pharmaceutiques.
Même avec toute la recherche et le développement supportant les médicaments pharmaceutiques, les essais sur femmes enceintes ne sont quasiment jamais réalisés.
« Si nous appliquions les mêmes standards aux huiles essentielles qu’aux médicaments pharmaceutiques alors, soit la plupart des médicaments (sur prescription ou au comptoir) et la plupart des huiles essentielles ne devraient jamais être utilisées pendant la grossesse, soit nous continuons avec le statu quo, ce qui signifie que la majeure partie des médicaments et des huiles essentielles sont considérées comme sans dangers, avec des degrés de précaution, durant la grossesse » (Tisserand and Young (2014) p. 148).
Il n’y a pas d’études qui montrent que les huiles essentielles empêchent la conception, mais il serait avisé d’être vigilant sur certaines huiles en période de conception. Les études animales ont révélé que l’usage de certaines huiles essentielles peuvent empêcher l’implantation ce qui correspond plus à de la prévention de grossesse, bien que ce doit être noté :
Des doses extrêmement fortes d’huile de graines de carotte (Daucus carota) chez les rats et les souris empêchent l’implantation d’un ovule fertilisé.
De même, quand de l’huile de Zedoaire (Curcuma zedoaria) fût administrée à des lapins par tampons vaginaux durant la première semaine de grossesse, l’implantation n’eut pas lieu.
L’huile de sabine (Juniperus sabina) a empêché l’implantation chez la souris à un taux de 45mg/Kg et 135 mg/Kg lorsqu’administré du jour 0 à 4 de la gestation. Les résultats ne furent pas identiques à des dates de gestation ultérieures où à des doses inférieures.
Une fois conçu et implanté, l’embryon est toujours dans un état très fragile. La toxicité durant la gestation menant à un déséquilibre du développement cellulaire, des fausses couches, ou un arrêt de grossesse pourrait survenir si des doses suffisamment fortes de certains constituants d’huiles essentielles traversent le placenta. La toxicité fœtale ne peut survenir que si un ou plus constituant contre indiqué traverse le placenta, mais il n’y a que quelques constituants identifiés qui auraient ce résultat. Il est aussi important de noter que les doses dans les cas d’étude sont extrêmes et excessives et le nombre d’huiles contenant ces constituants potentiellement délétères est relativement minime. Les précautions d’usage pour un usage en interne normal d’huiles essentielles sont typiquement un dosage oral de 0.22 à 0.26mL et plusieurs posologies suggèrent que l’utilisation en interne quotidien d’huiles essentielles ne devrait pas dépasser douze gouttes. Dans les tests sur animaux, un rongeur qui pèse moins de 1 à 5% du poids humain se voit administrer jusqu’à cent fois les doses thérapeutiques recommandées. Il n’existe pas de cas documenté de fausses couches avec un usage thérapeutique d’huiles essentielles.
Il est toutefois important de noter les huiles qui ont des effets secondaires pendant les études animales afin de les éviter durant la grossesse.
Les huiles d’origan (Origanum compactum), d’écorce de cannelle (Cinnamomum zeylanicum) et de cassia (Cinnamomum cassia) ont été contre indiquées pendant la grossesse en raison de leur embryo-toxicité. Dans les études sur animaux, ces huiles ont montré des effets néfastes sur les nucléoles et un taux de mort cellulaire augmenté. Cela n’a été constaté qu’a de très fortes doses, mais sans autres informations, la recommandation est d’éviter ces huiles essentielles. L’huile de sauge de Dalmatie (Salvia officinalis) pourrait être neurotoxique et embryo-toxique et devrait donc aussi être évitée.
Les huiles essentielles avec beaucoup de camphre devraient être évitées car à haute doses, le camphre est neurotoxique. Les huiles à fort niveau de camphre incluent la partenelle (Tanacetum parthenuim), la feuille de Ho (Cinnamomum camphora feuilles), la lavande espagnole (Lavandula stoechas).
« Les données sur la neurotoxicité suggèrent qu’une dose orale maximum quotidienne de 2mg/Kg/jour de camphre, ou 140mg par adulte, équivaut à une exposition cutanée de 4.5% » (Tisserand and Young (2014) p. 155).
Dans les cas documentés, la quantité d’huile camphrée ingérée par une femme enceinte était de 45 -57ml, ce qui est 90 fois plus que la dose suggérée.
Deux des femmes qui en ont ingéré quand elles étaient déjà en fin de terme et dans l’un de ces cas à eu comme résultat la mort de l’enfant.
L’autre femme en à ingéré pendant le premier trimestre et a eu un enfant en non affecté à son terme six mois plus tard. Il est possible que d’autres complications aient mené au décès, mais le camphre fut détecté dans les organes majeurs et l’on pense qu’il a eu un rôle dans l’issue.
Un grand nombre de constituants ont montré une capacité à inhiber le développement de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) ; ainsi, les huiles essentielles avec plus de 10% de ces constituants sont contre indiquées durant la gestation.
« Sont inclus les lactones dehydrocostus, costunolides, β-elemene, β-eudesmol, furannodiene et thymoquinone”
(Tisserand and Young (2014) p. 155).
Les huiles essentielles contre indiquées du fait de ces constituants incluent :
- Le costus (Saussurea costus),
- La myrrhe (Commiphora myrrha),
- L’atractylis (Atractylodes lancea),
- Le cyprès bleu (Callitris intratropica),
- L’araucaria (Neocallitropsis pancheri),
- Et la nigelle (Nigella sativa).
Les huiles essentielles contenant de l’acétate de sabinyle ne devraient pas être utilisée au cours de la grossesse. L’acétate de sabinyle se trouve dans :
- Le plectranthe (Plectranthus fruticosus),
- Le genévrier sabine (Juniperus sabina),
- La sauge espagnole (Salvia lavandulifolia),
- Absinthe (Arthemisia absinthium),
- Et l’achillée verte (Achillea nobilis).
« Les huiles riches en acétate de sabinyle sont parmi les plus dangereuses pour la grossesse » (Tisserand and Young (2014) p. 155).
Un tératogène est un facteur qui cause des malformations structurelles pour l’embryon. La seule huile essentielle connue pour causer des fausses couches est le plectranthe (Plectranthus fruticosus) qui n’est pas disponible commercialement.
Dans ces études animales il a été constaté des anormalités comme le rachitisme des yeux, ou l’absence de globe oculaire, la défaillance des reins, du cœur et des altérations du squelette. C’est dans l’huile de plectranthe (Plectranthus fruticosus) que L’acétate de sabinyle est présente en plus forte concentration ce qui mène à penser que qu’elle est la cause de ces malformations.
L’accouchement prématuré où les interruptions de grossesse sont un sujet de débat depuis des années concernant l’usage des huiles essentielles :
- La sauge sclarée (Salvia sclarea),
- Le cyprès (Cupressus sempiverens),
- La lavande (Lavandula angustifolia),
- L’origan (Origanum majorana),
- La menthe poivrée (Mentha x piperita),
- La rose (Rosa damascena),
- Le cèdre (Cedrus atlantica),
- Le Jasmin (Jasminum officinale),
- Et le genévrier (Juniperus osteosperma),
Ont toutes été cités au fil des années sur les listes des huiles essentielles qui ne sont pas sûres à utiliser durant la grossesse. La raison étant que ces huiles sont emménagogues et augmentent le flux menstruel. La supposition que ceci pourrait mener à un avortement du fœtus est inexacte.
« Toutes les allégations de propriétés emménagogues ou de stimulant utérin des huiles essentielles n’ont soit pas un tel effet (il n’y a généralement pas de fondement pour ces propriétés) ou si elles en disposent, elles ne sont pas suffisamment puissantes pour causer une fausse couche » (Tisserand and Young (2014) p. 160).
Il y a des cas ou des doses extrêmement fortes de certaines huiles essentielles ont été consommées dans la tentative d’interrompre une grossesse.
La plupart de ces cas ont aussi eu pour conséquence la mort de la mère.
L’huile de persil (Petroselinum crispum) contient de l’aspiole comme principal constituant qui est abortif.
« La dose la plus base de l’aspiole qui a mené à un avortement fut de 900mg prise durant 8 jours consécutifs » (Tisserand and Young (2014) p. 160).
L’huile de menthe pouliot (Hedoma pulegioides) est riche en pulegone, une ketone toxique qui a aussi été utilisée dans l’amorce d’avortement. Ces tentatives montrent que la fausse couche est le résultat d’une hépato-toxicité aiguë pour la mère qui s’empoisonne elle-même et ne peut plus supporter la grossesse. L’huile essentielle de rue (Ruta graveolens) pourrait potentiellement être la cause de toxicité maternelle mais les tests ne sont pas concluants.
Cette toxicité est due au fait que des femmes enceintes font, en connaissance de cause, une tentative d’avortement en prenant des huiles essentielles particulières à de doses importantes et toxiques.
Le Mode d’application :
La méthode d’application qu’une personne décide d’utiliser pour un traitement va déterminer les mesures de précaution qui devront être prises en compte. Les trois méthodes principales sont la voie olfactive, la voie cutanée et la voie interne.
La manière la plus appropriée d’évaluer un usage sans danger des huiles essentielles durant la grosses sera donc de les étudier chacune individuellement.
La voie olfactive:
L’inhalation est la voie qui pose le moins de problèmes de sécurité. Les huiles essentielles sont des substances hautement volatiles dont l’inhalation est une méthode d’utilisation simple et efficace. Mettre une goutte sur un coussin, une boule de coton ou un diffuseur, permet une administration par l’air.
« D’après le Dr Pam Taylor, quand les huiles sont inhalées, elles interagissent avec les cellules situées à l’arrière du nez et stimulent un changement dans les zones du cerveau qui contrôlent la nausée, le vomissement, tout autant que le sommeil et l’humeur. » (Schnaubelt (2011) p. 136).
Du fait que les nausées, les insomnies et les humeurs sont influencées par les hormones durant la grossesse, l’administration d’aromathérapie par inhalation est une bonne option pour les femmes enceintes. Les méthodes d’inhalation sont souvent recommandées pour les problèmes respiratoires, les maux de tête, les insomnies, le stress ou la purification de l’air. Durant la grossesse, beaucoup de femmes ont un sens de l’odorat décuplé, et il est donc important de prendre ce facteur en considération. Toutefois, même durant la grossesse, une utilisation aromatique des huiles essentielles présente un faible risque.
La voie cutanée :
L’administration dermale ou cutanée fait référence à l’usage d’huiles essentielles sur la peau, qui est la manière la plus commune d’utiliser les huiles. Typiquement, une dilution de 1 à 5% ne pose pas de problèmes de santé, mais il est généralement recommandé aux femmes enceintes d’utiliser des dilutions à 1%. Pour une dilution à 1%, mélanger 6 à 9 gouttes d’huiles essentielles dans 30 ml d’huile de base.
Au moment de l’application, en fait seulement 10 à 20% de l’huile essentielle est absorbée dans le corps du fait de l’évaporation et de la grande volatilité des huiles essentielles.
Pendant la grossesse, beaucoup de femmes ont une sensibilité de la peau décuplée, donc le taux de dilution réduit les risques d’irritation. La dilution permet aussi de réduire l’évaporation et une absorption plus lente dans le corps. La grossesse peut aussi causer de nouvelles sensibilités et allergies, il est donc important de faire un essai avant application même si certaines huiles essentielles ont déjà été utilisées sans problèmes avant la grossesse.
Dans un bain, une femme enceinte ne devrai pas utiliser plus de 4 gouttes d’huiles essentielles avec un dispersant afin de maintenir une faible concentration.
La photosensibilité est une autre réaction à prendre en compte avec une application cutanée des huiles du fait que les femmes pourraient avoir une augmentation de la mélatonine en raison des hormones stimulantes de mélanine.
Il y a un risque accru de coup de soleil même sur les peaux qui auparavant n’avaient pas de problèmes avec l’exposition au soleil.
Il est donc important d’être vigilant des huiles pouvant être photo sensibilisantes et d’en éviter l’usage dans les zones ensoleillées.
L’extrait suivant est dans les recommandations d’utilisation de l’IFPA (2013) :
« Les huiles essentielles étant des substances organiques par leur nature, vont traverser la barrière du placenta et avoir un effet potentiel sur le fœtus. Toutefois, la quantité d’huile essentielle qui effectivement atteint la peau de la mère est très faible et la quantité qui atteins le placenta est minuscule si les dilutions correctes sont utilisées » (p.2).
La voie interne
L’usage en interne fait référence à une manière d’administrer un traitement qui sera ingéré oralement ou par des véhicules comme des suppositoires anaux ou vaginaux. Alors que dans une application cutanée, il n’y avait qu’une fraction de l’huile essentielle qui était absorbé dans la peau, avec l’application interne, 100% entrera dans le corps. La grande majorité des précautions d’usage ne recommandent pas l’usage en interne des huiles essentielles durant la grossesse ; toutefois, il existe des exceptions avec de bonnes dilutions et une parfaite connaissance d’huiles en particulier.
La possibilité d’usage en interne avec une dilution adéquate est suggérée par Johnson (2014) :
« en sus, il faut être très vigilant sur l’utilisation orale car il est hautement probable que les huiles essentielles passent le placenta vers le fœtus. Sachant cela, il est recommandé de limiter la consommation d’huiles essentielles à un dosage allant de 10 à 25% de la prescription adulte (p21).
Personne ne devrait s’auto prescrire l’administration en interne d’huiles essentielles pendant une grossesse.
Utilisation pendant la grossesse.
Bien que ce ne soit pas une liste exhaustive, les huiles essentielles qui paraissent être sans risques pendant la grossesse sont :
- Le benjoin (Styrax tonkinensis),
- La bergamote (Citrus bergamia),
- Le poivre noir (Piper nigrum)
- Le Cyprès (Cupressus sempiverens),
- L’eucalyptus (Eucalyptus smithii),
- L’encens (Boswellia carteri)
- Le géranium (Pelargonium x asperum)
- La camomille allemande (Chamomilla recutita),
- Le Gingembre (Zingiber officinale),
- Le pamplemousse (Citrus paradisi)
- Le petit grain (Citrus sinensis),
- La menthe poivrée (Mentha x piperita),
- La camomille romaine (Anthemis nobilis),
- La Rose (Rosa damascena),
- Le santal (Santalum album),
- La menthe verte (Mentha cardiaca),
- La mandarine (Citrus reticulata),
- Le tea tree (Maleleuca alternifolia),
- L’Ylang-Ylang (Cananga odorata),
Il existe beaucoup d’inconforts pendant une grossesse qui peuvent être traités par aromathérapie.
Avant tout protocole de traitement, il est nécessaire de faire une évaluation complète et personnelle.
Toutefois, les informations suivantes montrent qu’il y a de nombreuses huiles essentielles qui peuvent être utiles de manière sure durant une grossesse lorsqu’elles sont utilisées de façon responsable.
Les nausées matinales peuvent survenir n’importe quand pendant la grossesse, mais ont tendance à être plus problématique les douze premières semaines. Les huiles essentielles avec un fort tropisme digestif telles que:
- la mandarine (Citrus reticulata),
- la menthe poivrée (Mentha x piperita),
- la menthe verte (Mentha spicata),
- et le gingembre (Zingiber officinale) peuvent être utilisés en inhalation où de manière cutanée. Pour une utilisation en massage, diluer à 1% et appliquer derrière l’oreille et au-dessus de la zone abdominale.
La progestérone est une hormone produite durant la grossesse pour relâcher l’utérus, mais relâche aussi la valve entre l’œsophage et l’estomac, ce qui provoque des brulures.
- La camomille romaine (Chaemelum nobile),
- Le petit grain (Citrus aurantium var amara),
- La menthe verte (Mentha spicata)
- Et Le gingembre (Zingiber officinale), contiennent des propriétés digestives et anti-inflammatoires qui peuvent alléger ces inconforts.
Pour une application topique, diluez à 1% et appliquer avec une compresse chaude sur l’estomac douloureux.
De nombreuses femmes ont des problèmes d’acné en raison de leur haut niveau d’hormones durant la grossesse. Le tea tree (Maleleuca alternifolia) disposes de puissantes propriétés antimicrobiennes qui peuvent être mises à profit avec la dilution adaptée dans le traitement de l’acné.
- La lavande (Lavandula angustifolia),
- le Santal (Santalum album),
- et la camomille romaine (Chaemelum nobile) peuvent aussi jouer un rôle dans les problématiques d’acné grâce à leurs propriétés antibactériennes et les qualités guérisseuses de ces huiles.
L’augmentation conjuguée, des hormones et du flux sanguin durant le premier trimestre peut provoquer de fréquents maux de tête pour certaine femmes. Les huiles essentielles avec de puissantes propriétés anti-inflammatoires peuvent aider à soulager ces désagréments communs.
- La lavande (Lavandula angustifolia),
- L’encens (Boswellia carteri),
- La menthe poivrée (Mentha x piperita),
- Et la camomille romaine (Chaemelum nobile), sont des huiles essentielles qui peuvent être appliquées sur les tempes, la nuque et sur le front.
Après application, il peut être intéressant d’inhaler profondément ces huiles en respirant dans les mains jointes.
Ressentir du stress est quelque chose de commun pendant la grossesse, mais de haut niveaux d’anxiété peut mener à de l’insomnie. Des huiles essentielles apaisantes aideront en ce cas.
Pour permettre de diminuer le stress et promouvoir un sommeil réparateur,
- La lavande (Lavandula angustifolia),
- L’encens (Boswellia carteri),
- Ou la camomille romaine (Chaemelum nobile) peuvent être utilisées en inhalation ou diluées pour des massages.
Les hémorroïdes et les varices sont les veines qui se dilatent au niveau des jambes ou de l’anus. Les huiles essentielles qui améliorent la circulation comme :
- Le cyprès (Cupressus sempiverens)
- Le santal (Santalum album),
- L’orange (Citrus sinensis)
- Et le géranium (Pelargonium x asperum) peuvent être dilués à 1% et appliqué de façon cutanée pour aider à traiter ces problèmes.
Eviter la constipation est une autre façon d’éviter les hémorroïdes ce qui est généralement réglé avec une alimentation adaptées, mais le Patchouli (Pogostemon cablin) peut être dilué à 1% pour application sur l’abdomen en guise de prévention.
Le gonflement des doigts et des chevilles appelé œdème, est quelque chose de courant durant la grossesse. Une synergie de :
- Cyprès (Cupressus sempiverens),
- Lavande (Lavandula angustifolia),
- Citron (Citrus limon),
- Géranium (Pelargonium x asperum)
- Et mandarine (Citrus reticulata), peut permettre de traiter ce problème.
Cet assemblage d’huiles contient des propriétés améliorant la circulation et évite la rétention de fluides. De plus, pour aider avec le phénomène de rétention d’eau et de gonflement, le petit grain (Citrus aurantium var amara), et le pamplemousse (Citrus paradisi) peuvent aider.
Les vergetures ont tendance à apparaître pendant la grossesse à mesure que le corps se distend. Favoriser l’élasticité cutanée et sa régénération est la clé de la prévention.
- Un assemblage synergique contenant:
- De la lavande (Lavandula angustifolia),
- De l’encens (Boswellia carteri),
- Et de la mandarine (Citrus reticulata) fonctionne de concert pour prévenir l’apparition des vergetures.
Le néroli (Citrus aurantium var amara flos), la rose (Rosa damascena), et la camomille romaine (Chaemelum nobile) ont aussi de grandes propriétés régénératrices de la peau. Utiliser en diluant à 1% dans une huile de base où du beurre de karité, et appliquer quotidiennement sur l’abdomen, les cuisses et les fesses.
Cas pratique (A)
Madame A est une femme de 36 ans, de type caucasien actuellement dans son deuxième trimestre de sa quatrième grossesse. Les trois premières grossesses ont abouti à une naissance en 2012, 2013 et 2015.
Madame A est habitée aux huiles essentielles, mais ne les a pas utilisées pour ses précédentes grossesses. Durant sa troisième grossesse, elle a eu des problèmes de veines variqueuses vers le milieu du troisième trimestre. Les veines sont à la fois disgracieuses et douloureuses et démangent continuellement. Après un temps prolongé en station debout, madame A ressent aussi des douleurs aiguës en certains endroits. Elle a parlé à son gynécologue obstétricien afin de confirmer qu’il n’y avait pas de caillot et avoir la confirmation qu’il s’agissait de varices. Il affirme qu’il n’y a rien d’autre à faire que de mettre des bas de contention et éviter la station debout.
Durant cette grossesse, elle a commencé à avoir ce problème après 15 jours de gestation, la menant à rechercher des solutions par l’aromathérapie.
Une synergie constituée de Cyprès (Cupressus sempiverens), d’orange (Citrus sinensis), et de géranium (Pelargonium x asperum) fut réalisé avec une dilution de 1% dans de l’huile de noix de coco.
Les indications étaient d’appliquer sur les jambes en commençant aux chevilles et faire un massage remontant en direction du cœur avant le coucher. Après application du mélange durant deux nuits, Mme A a décidé d’arrêter car l’augmentation de la circulation avait un effet réchauffant rendant l’endormissement difficile.
A ce moment, les indications furent modifiées et elle a commencé à appliquer dans la soirée au moins deux heures avant le coucher.
Après application, elle devait s’asseoir avec les pieds relevés pendant au moins 30 minutes.
Après six semaines, il n’y avait pas de changement notable sur l’apparence des veines, mais les douleurs et démangeaisons avaient drastiquement diminuées.
Les résultats de ce cas montrent que l’usage d’huiles essentielles peut fonctionner comme une alternative pour le soulagement de la douleur associé aux varices durant la grossesse.
Cas pratique (B)
Madame B est une femme de 38 ans, de type caucasien commençant son traitement dans la dixième semaine de sa première grossesse. Elle s’est renseignée sur l’aromathérapie pour ses nausées matinales et son acné faciale augmentée. A 8 semaines de gestation, elle a rencontré son gynécologue obstétricien, qui n’avait pas de connaissances en huiles essentielles, mais a pu remarquer que le tea tree (Maleleuca alternifolia) était listé comme une alternative aux médicaments contre l’acné contenant de l’Accutane. Il ne s’est pas inquiété de l’application cutanée où en diffusion du fait que madame B n’avait pas d’antécédents.
Il fut donné à Mme B de la menthe poivrée (Mentha x piperita) à utiliser en inhalation dans la soirée. N’ayant pas de diffuseur, les indications furent de mettre une à deux gouttes sur sa taie d’oreiller avant d’aller au lit. Une alternative cutanée fut aussi de fournir un mélange de quinze gouttes de gingembre (Zingiber officinale) dans 60 ml d’huile d’amande douce (Prunus dulcis). Les indications furent d’appliquer sur l’abdomen et derrière les oreilles pendant la journée pour diminuer les inconforts.
Après une semaine, madame B fit un retour. Après utilisation de la menthe poivrée en inhalation pendant trois nuits consécutives, elle ressentait toujours des nausées la journée. Quand elle les sentait arriver elle se servait un grand verre d’eau et utilisait l’application cutanée qui lui apportait un soulagement. Au cinquième jour, elle a noté que les nausées quotidiennes subsistaient. Elle a continué à appliquer le mélange derrière les oreilles matins et à utiliser la menthe poivrée (Mentha x piperita) la nuit les deux semaines suivantes, mais n’a pas continué les applications abdominales.
Pour combattre l’acné, il a été donné à madame B de l’huile essentielle de tea tree (Maleleuca alternifolia) diluée à 1% avec le l’hamamélis (Hamamelis virginiana). Les indications étaient d’appliquer le mélange directement sur les zones affectées deux fois par jour avec du coton. Après une semaine, il a été constaté une réduction significative de l’acné, mais madame B était préoccupée par la peau sèche. Il lui fut recommandé de réduire les applications à une fois par jour avant le coucher ce qui selon elle a permis d’équilibrer la peau.
Ce cas pratique montre que l’usage de la menthe poivrée (Mentha x piperita) et le gingembre (Zingiber officinale) ont été efficaces dans le temps pour la réduction des nausées matinales, et que le tea tree (Maleleuca alternifolia) a permis l’amélioration de l’acné faciale.
Conclusion
Des informations justifiées concernant la raison pour lesquelles les huiles essentielles sont contre indiquées durant la grosses est vital dans le débat pour un usage sur. Avec ces données, il devient évident que bien que certaines huiles essentielles doivent être évitées, une grande majorité est sure lorsqu’elles sont utilisées de façon responsable.
Ainsi, les femmes enceintes ont la possibilité d’embrasser le potentiel guérisseur des huiles essentielles.
Référence :
International Federation of Professional Aromatherapists (2013) Pregnancy Guidelines
Retrieved from https://www.naha.org/assets/uploads/PregnancyGuidelines-Oct11.pdf
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San Bernadino, CA, Scott A. Johnson Professional Writing Services, LLC
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Retrieved from https://www.naha.org/explore-aromatherapy/safety/
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Rochester, VT, Healing Arts Press
Tisserand, R. & Young, R. (2014) Essential Oil Safety Second Edition, 147-163
New York, NY, Churchill Livingston Elsevier
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