Sens Plaisir et Damiana

Lettre mensuelles King’s Road Apothecary par Rebecca Altman

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PICOT François Edouard L’AMOUR ET PSYCHE

De nos sens et du Plaisir

La société ne nous enseigne pas comment expérimenter le plaisir d’une manière non sexualisée (en fait, je ne suis pas totalement sûr qu’on nous enseigne à expérimenter totalement la sexualité non plus, mais c’est une autre histoire pour un autre temps).

Même le mot ‘plaisir’ pour beaucoup d’entre nous sonne comme quelque chose de pervers, un peu interdit, comme si de se sentir bien était quelque part décadent, la cerise sur la chantilly sur la glace du sundae de nos vies.

Inutile, quand il y a tant de dur labeur à réaliser.

Mais le plaisir n’est pas une chose perverse ou immorale. Ressentir du plaisir ne signifie pas que le monde cours à sa perte, et que plus personne n’ira au travail et que nous serions à deux pas de régresser au stade de singes qui ne feront rien que de rester assis pour manger et vivre une orgie continue alors que les enfants crient famine et que la société s’écroule autour de nous.

Le plaisir est l’état naturel des choses : le monde autour de nous nous se dévoile avec. Les animaux dans leur habitat naturel jouent avec : Mon chat s’étire au soleil et le plaisir qu’il ressent est palpable.

D’une certaine façon, je dirais que le plaisir et la gratitude vont main dans la main. Quand l’énergie afflue et que nous sommes en contact, liés au monde autour de nous, on ne peut faire autrement que de sentir de la gratitude pour tout ce qu’il y a dans le monde.

Le plaisir lui est au talon de la gratitude, comme la crête sur une vague.

Ressentir du plaisir nous connecte à nos propres sentiments de joie : parce que le plaisir se diffuse dans le corps, comme de joyeuses cellules frétillantes se repassant leur joie de l’une à une autre.

D’une certaine façon, le plaisir c’est la gratitude incorporée. Mais afin de pouvoir ressentir le plaisir, il faut se ‘donner l’autorisation’ au plaisir.

De la même façon que nous avons plus de muscles en certains endroits pour fermer les yeux que pour les ouvrir, c’est identique pour notre énergie : nous avons plus de muscles situés dans des endroits pour nous protéger que nous en avons pour nous ouvrir : c’est l’antique jeu de la survie car nous avons *besoin*de ces protections.

Mais nous apprenons ces protections très jeunes : parfois c’est en raison de traumatismes, mais c’est aussi parfois parce que nous vivons dans une société qui désapprouve le sensuel, l’incarné, l’autorisation de l’amour de soi.

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Jean Honoré-Fagonard – Le sacrifice a la Rose

Peut-être que pour la plupart d’entre nous, ce que nous apprenons avant même de pouvoir le comprendre rationnellement, c’est que d’être sensuels signifie que nous ne recevrons pas l’amour dont nous avons besoin.

Donc, nous arrêtons.

C’est de l’autoprotection.

Et nous continuons à nous protéger car tout le monde dans la société le fait aussi.

Le plaisir est une chose magnifique : c’est une façon pour nous de ressentir nos corps dans le flux universel, de ressentir l’attraction, la joie de la création, les choses magnifiques qui peuvent arriver à nos corps  grâce à nos sens.

Le plaisir est je pense, une prière de gratitude pour avoir un corps, cette magnifique chose liée à la terre qui a la capacité d’expérimenter les monde physique.

Renier le plaisir est, d’une certaine façon, renier la vie elle-même.

Apprendre à permettre le plaisir est un acte de rébellion.Croire que nous méritons le plaisir est un acte d’amour propre si important qu’il pulvérise les barrières qui nous gardent enfermés sur place.

2. La Damiana // Turnera diffusa

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Lorsque nous faisons l’expérience de quelque chose qui nous effraie, notre corps  passe en mode ‘attaque ou fuite’ ce qui correspond à une activation du système nerveux sympathique pour nous préparer… et bien, au combat, à courir, où gérer l’élément stressant de n’importe quelle façon que nous connaissons le mieux.

Mais lorsque la peur nous dépasse, qu’elle bien trop effrayante, où, peut-être que nous ne pouvons ni nous battre, ni nous enfuir, alors, notre réponse sympathique est surpassé par une réponse instinctive primaire bien plus ancienne : on se fige.

Lorsque l’on se fige, nous nous dissocions de nos corps, planant aux alentours, devenant des observateurs extérieurs de nos propres traumatismes.

C’est un incroyable mécanisme qui nous protège de la rupture psychologique.

Il peut aussi bloquer les émotions pendant des années.

Et bien que nous ne fassions pas tous l’expérience de traumatismes si profonds que nous quittions nos corps, beaucoup d’entre nous font l’expérience de ce sentiment où nous nous figeons, comme si nous ne pouvions tout ressentir, ou comme s’il y avait une couche de protection entre nous et le monde.

La damiana nous réchauffe de l’intérieur, déconstruisant efficacement, parfois déchirant même cette paralysie profonde.

Elle agit d’une façon magnifiquement douce, nous rappelant que nous étions en fait toujours bien là : nous sommes toujours présent, toujours puissants, toujours en contrôle…

Parfois nous nous sommes sentis impuissants, et nous nous sentons de fait impuissants en permanence.

Nous nous coupons de l’impulsion instinctive de nous sauver nous-même, car nous nous croyons toujours en danger, et nous restons là. Et de la même façon que nos corps peuvent être précisément la chose dont nous voulons nous enfuir, notre corps peut être le chemin nous permettant de retrouver le sentiment de sécurité à nouveau.

La damiana nous remémore combien les sentiments peuvent être merveilleux, nous réchauffant de l’intérieur, faisant fondre ce gel profond, nous ramenant à la conscience de notre être capable de sensations, ainsi que notre capacité naturelle à prendre du plaisir grâce à nos sens.

Non seulement cela, mais elle nous enseigne aussi qu’il est sans danger de sentir. D’être en sécurité dans nos corps. Qu’il est sans dangers de ressentir du plaisir.

Pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas que nous n’apprécions pas les expériences sensitives, mais nous avons souvent un niveau de stress sous-jacent permanent.

La damiana, libère de ce stress sous-jacent, et ce faisant, nous rappelle la pure joie du plaisir sensitif.

Alors oui, il peut s’agir de plaisir sexuel bien sûr, mais cela peut aussi être les simples plaisirs de la vie : un vêtement léger sur la peau, un épisode ensoleillé un jour de froid. Des couleurs vives et magnifiques. Des saveurs qui explosent en bouche. Etre caressé (non pas comme cela, coquins). Un superbe morceau de musique. Bouger son corps en suivant une musique. L’odeur de la forêt.

Ces expériences sensorielles, peuvent nous apporter beaucoup de joie, se faufiler en nous et nous permettre de nous sentir véritablement vivant.

Je ne serais pas complet si je ne parlais pas de l’acte de recevoir. Voyez-vous, la façon dont je perçois la damiana est qu’elle agit en relâchant les tensions et le stress que nous avons dans la façon que nous avons de recevoir le plaisir que le monde nous offre déjà. Je l’ai déjà évoqué, je pense que les plaisir est l’état naturel de l’existence, et je le maintiens. Je pense que notre éducation nous enseigne la façon de le bloquer.

C’est précisément ce que fait la damiana : elle nous remémore comment être vivant en permettant d’admettre à nouveau le flux naturel de plaisir sensuel dans nos corps .

En conséquence, bien sûr, elle est commercialisée comme étant une plante aphrodisiaque, ce qui est amusant : la damiana ne va pas d’un coup de baguette magique vous rendre attiré à quelqu’un avec qui vous ne voulez pas être.

Mais, si vous être véritablement stressé au point de na pas vous sentir bien, ou si vous ne vous sentez plus connecté à la vie, où parfois désincarné, la damiana vous rappellera combien il est bon de sentir et ressentir, et de vous lier avec vo(s)tre partenaire(s).

Du fait que la damiana est réchauffante et aromatique, c’est une bonne carminative, qui aide à la digestion, spécifiquement en présence de stagnation.

Je pense que la damiana est particulièrement indiquée lorsque, vous avez deviné, les personnes se refusent le plaisir d’une délicieuse nourriture, peut être comme une forme d’auto punition, et que leur digestion est de fait pénible.

3 : Préparations à la damiana et quelque recette

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Sensorium

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La Abeja Herbs Damiana Elixir (this is utter magic)

Quelques recettes:

  • Miel infusé à la damiana :

1 part de damiana pour deux parts de miel.

Ajouter les deux ingrédients dans un pot, et stocker dans un endroit chaud (je le garde sur mon poêle, où c’est toujours tiède sans être brulant). Un mois plus tard, filtrer (vous pourriez avoir besoin de réchauffer le miel avant). Stocker en pot et utilisez dans les infusions, pour napper des desserts où juste dégusté à la cuillère.

  • Bain à la damiana et au kava:

Mélanger 140 gr de damiana et 140 gr de kava dans une grande casserole. Porter à ébullition pendant 20 minutes, puis filtrer pour verser dans un bain chaud. Immergez-vous aussi longtemps que nécessaire. C’est encore meilleur quand vous pouvez faire suivre avec un massage par une personne dont vous appréciez le contact.

  • Mélange à fumer:

Mélanger à parts égales : damiana, tulsi et rose: combiner dans un contenant hermétique. En pipe ou roulé en cigarettes.

4 : Autres écrits :

La monographie de Sean Donahue  (en anglais)

 

Pour aller plus loin:

Interview Une Herbaliste : Rebecca Altman

Préparer des filtres d’amour : miels infusés, Elixirs et recettes aphrodisiaques

Les tempéraments et les humeurs : introduction (1/6)

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