
EMPOISONNEMENT AU DATURA
Adam Seller : http://www.pshm.org/datura_poisoning.shtml
Aussi connu sous le nom de pomme épineuse du diable ou Jimsonweed.
Ce genre de coup de fil arrive au moins une fois par an : un parent inquiet, un ami, un cousin qui appelle en panique car quelqu’un qu’ils connaissent a avalé beaucoup de graines de datura.
Quelque part dans leur histoire il y a l’existence d’un livre douteux sur les plantes psychédéliques légales avec lequel un petit blanc suffisamment crédule recherche un enseignement d’après les écrits d’arnaqueurs profiteurs comme Carlos Castaneda.
Ces appelants aimeraient bien garder cet enfant ou jeune adulte hors de l’hôpital. Toutefois, les responsables de l’adolescent (c’est souvent un adolescent qui ingère des graines de datura), si ce n’est l’appelant, ne peuvent gérer l’agitation sauvage, souvent violente et les hallucinations totalement délirantes du jeune.
L’adolescent est souvent rouge écarlate, avec la gorge la bouche, les yeux secs et le cœur battant de façon irrégulière.
Ça peut durer des jours.
Ils ne veulent pas que la victime empoisonnée soit hospitalisée et entravée. Ils aimeraient éviter le surplus de médicaments psychoactifs que va administrer l’hôpital.
Parfois ils expriment la crainte que plus de drogues psychoactives pourraient faire perdre à l’enfant les derniers lambeaux de cohérence et de personnalité qui lui reste.
Certains sont inquiets que le jeune puisse perdre les fragments d’une supposée sagesse spirituelle obtenue avec « une plante spéciale puissante ».
Ils veulent des conseils sur la façon d’aider ceux qu’ils aiment.
L’antidote de choix est le salicylate de physostigmine, nom commercial Antilrium. Ça fonctionne rapidement. Début des effets quand administré sous perfusion en 3 à 8 minutes. Ce doit être utilisé avec attention, doucement et avec encore plus de précautions pour les personnes souffrant d’asthme.
La Physostigmine, abaisse rapidement la confusion mentale, les hallucinations, et les effets physiques de l’empoisonnement au datura. La Physostigmine a moins d’effets secondaires et de complications que les benzodiazépines ou phénothiazines.
Les victimes d’empoisonnement aux daturas traités à la physostigmine font des séjours hospitaliers moins longs que ceux traités avec des benzodiazépines ou phénothiazines. Demandez physostigmine. Si le docteur refuse de donner de la physostigmine dans un cas d’empoisonnement sévère, demandez-leur d’expliquer pourquoi ils ne veulent pas. Et demandez-leur de faire leur réponse par écrit.
Les Benzodiazépines (comme le Valium) sont souvent un mauvais second choix. Ils fonctionnent bien moins bien que la physostigmine. Les dosages de Benzodiazépine sont très élevés, et troublent généralement encore plus la conscience du client, le mettant sous sédation pour longtemps. Les benzodiazépines ne permettent que peu ou pas de soulagement aux désordres somatiques causés par les graines de Datura. Ils ne diminueront pas l’angoisse mentale, mais calmeront et endormiront la victime d’empoisonnement, la mettant hors de danger d’automutilation.

Le tranquillisant phénothiazine ne devrait jamais être utilisé pour les empoisonnements au datura. Il est malheureusement souvent utilisé, c’est le premier choix du docteur mal informé. L’halopéridol (nom commercial Haldol) et chlorpromazine (nom commercial Thorazine) sont des sédatifs antipsychotiques utilisés pour mettre les personnes agitées sous sédation.
Ils endorment le patient, mais ils décuplent la détresse mentale des patients et aggravent souvent les symptômes physiques. Les deux brouillent fortement l’esprit et font effectivement perdre au patient toute compréhension de ce qui s’est passé. Ils aggravent souvent l’intoxication aux graines de de datura en ajoutant à l’empoisonnement anti cholérétique leur propre action anti cholérétique. Agitation aggravée, bouche encore plus sèche et une vision encore plus trouble en sont le résultat.
Les tranquillisantes phénothiazines ne sont rien de moins que des camisoles chimiques.
Demandez de la physostigmine.
Il y a ici un problème bien plus vaste.
Pourquoi certaines personnes, complètement en dehors d’un contexte culturel approprié, ingères t’elles des graines de datura pour l’amusement ou l’éveil spirituel ?
Elles ne procurent jamais le premier, et encore moins le dernier pour ceux n’ayant pas les indications appropriées issues de cultures indiennes natives américaines qui l’utilisent toujours de façon cérémonielle.

Si quelqu’un vous propose de le payer pour une offre d’atelier chamanique multi-culturel pour vous guider dans une quête de vision grâce aux graines de datura, demandez-leur simplement comment on dit « graines de datura » ou « arnaqueur » en Tongus en partant très vite.
Pourquoi les herbalistes renommés ne peuvent t’ils pas proposer les soins et la formation concernant l’empoisonnement au datura ?
Les herbalistes dans leur globalité pourraient et devraient dénoncer de manière plus appuyée les escrocs américains pseudo-indiens comme Carlos Castaneda tout comme les romantiques enthousiastes d’enthéogènes qui popularisent l’ingestion de datura.
Ils créent la confusion entre l’étroit et malavisé usage de plantes psychoactives et la richesse de la médecine traditionnelle, avec ses bases culturelles, géographiques, ses racines religieuses et la profondeur de sa compréhension biologique.
Ils ne comprennent pas non plus le rôle de la médecine traditionnelle pour la survie des peuples de la Première Nation.
Parmi les non-natifs communs, les romantiques enthousiastes de tout ce qui est indien et en particulier de leur spiritualité, c’est généralement une indication non seulement de confusion et de douleur personnelle, mais aussi de manque de racines historique culturelle et personnelle.
C’est aussi une mauvaise évaluation de légitimité, héritée des privilèges de suprématistes coloniaux blancs.
Cette fascination romantique, en plus d’être une perte de temps, est délétère à la fois pour ceux qui en sont la proie mais aussi pour ceux qui en deviennent les objets.
Les herbalistes de terrain, dans leur rôle de praticiens doivent être capables de procurer les indications et les soins aux personnes souffrant d’empoisonnement au datura.
En tant que professeurs, nous devrions présenter la plus large problématique que pose le vol culturel, le racisme dans le système de santé, dans la formation de santé et l’abus spirituel.
Pour ce faire, les herbalistes de terrain devront confronter leur propre racisme et colonialisme en eux, parmi leurs pairs, et en tant qu’enseignants professionnels de leurs institutions.
Malheureusement certains herbalistes sont trop occupés à prendre du LSD où de l’Ayahuasca entre les cours d’ethnobotanique, s’affichant eux même comme des leaders spirituels que personne n’a jamais sollicité regrettant les jours plus simples ou Jerry Garcia était encore vivant.
Cette infatuation spirituelle est un problème commun dans la scène herbaliste des Etats Unis qui empêche l’humilité, la compétence culturelle, et la délivrance de soins de santé compétents.
Nous ne sommes pas différents de la culture dominante, parce que mis à part les bonnes intentions, nous sommes la culture dominante.
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