Reishi: Un psychédélique De L’Invisible

Article original: https://onewillowapothecaries.com/reishi-a-psychedelic-of-the-unseen/ par Asia Suler

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Rejoindre le non visible.

Bien que nous nous enorgueillissions dans ce pays de ce que nous pouvons appréhender quantifier et voir, il est un simple fait que l’immense (et j’insiste sur immense) majorité de notre monde est constitué d’invisible.

En tant qu’êtres humains, il ne nous est accessible qu’une petite fenêtre d’expérience car nous évoluons dans un monde construit de choses que nous ne pouvons toucher ni même tenir et encore moins comprendre totalement :
L’anti matière, les atomes, les fréquences électromagnétiques – ce que nous pouvons percevoir n’est qu’une infime fraction de la multitude des mondes dans notre monde.

Les peuples traditionnels comprenaient la perception de la réalité  comme n’étant en fait que l’écume d’une expérience bien plus vaste. Le sommet d’un immense iceberg, une réalité qui plonge profondément bien en dessous du niveau de l’être quotidien.
Les scientifiques émettent l’hypothèse que plus de 98% de l’univers est invisible.
Avec la découverte de l’atome comme unité de base de toute vie, commence à émerger une image qu’aucun scientifique ne pensait possible jusqu’alors.

Au travers de toutes les expériences sur cette unité de construction, nous avons découvert que l’espace entre les nucléons et les électrons des atomes est tellement vaste, que les atomes eux même sont composés de 99% d’espace vide.

Nous avons réalisé que notre monde est littéralement composé de plus de non perceptible que de tangible.

En fait, si nous enlevions tout l’espace de tous les atomes dans chaque être humain, l’humanité entière pourrait tenir dans la taille d’une pomme. C’est là toute la substance dont nous sommes réellement composés.

Ce que nous voyons comme une réalité, est composée très largement, par le non visible.

Tellement petit, nous sommes toujours à la lisière de l’exploration du monde de ce qui réside au-delà de notre vision.

En automne, nous sommes invités à abandonner sans réserve le besoin de s’approprier et de prouver, pour rejoindre sans réserve les royaumes de l’invisible : les réminiscences, les mémoires, le monde des ancêtres, des esprits, tous ces liens imperceptibles qui tissent notre monde en une seule et unique toile d’êtres.

Nous, comme tous les êtres, somme constitués primordialement d’invisible.

En automne, quand les arbres se vident de feuilles, et restent en vie, quand le vent louvoie et que les citrouilles meurent sur leurs tiges, il nous est demandé un peu d’introspection pour se débarrasser de nos concepts même de mort, de matière et de fin.

Il nous est demandé d’atteindre au-delà de nos cinq sens, afin de pouvoir reconnaitre l’existence de l’Outre monde en toute chose. Nous pouvons alors commencer à prétendre à nouveau à nos rôles de prêtres et prêtresses, de poètes et d’agents de l’invisible.

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Les champignons sont les maîtres de ces royaumes de l’invisible et de l’entre deux.

Ni plante, ni animal ni minéral, les champignons occupent un espace d’existence qu’il est difficile d’expliciter…et encore moins concevoir.
Comme nous, les champignons respirent. Ils prennent le même oxygène qui nous est inconsciemment si vital, et expirent le même dioxyde de carbone.

Beaucoup de personnes jettent les champignons dans le même règne que les plantes, mais les champignons sont en fait tout aussi différent des êtres chlorophylliens que nous le sommes d’un brin d’herbe.

Les champignons sont un rappel du fait que ce qui réside au cœur de ce monde est le non visible.

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Richard Giblett : Mycelium Rhizome (2008)

Poussant à partir de buches en décomposition où d’arbres sur pieds, les champignons sont l’éclosion précisément calculée d’un réseau caché bien plus vaste de végétation appelé mycélium : des colonies et des ramifications étendues dans le sous-sol de l’ensemble de notre monde.

Si jamais il y avait une magie vivante à la racine de chaque chose, c’est le mycélium. Le Mycélium décompose une quantité phénoménale de matière organique, transformant les feuilles d’automne en riche humus du sol forestier.

Sans mycélium, la vie sur notre planète, et le grand soulagement de la mort d’automne, serait modifié irrévocablement.

Le mycélium n’est pas seulement un organisme (et certains disent le plus vaste sur terre), c’est aussi un réseau d’interactions.

Les arbres et les autres plantes sont capables, non seulement de communiquer, mais aussi d’envoyer des nutriments vitaux aux uns et aux autres par les fils infinis de cette toile mystérieuse.

Le mycélium est l’épicentre du fonctionnement interconnecté de notre monde. En effet, le mycélium est tellement performant pour décomposer et transporter les éléments organiques, nombreux sont ceux qui pensent qu’ils pourraient bien être les premiers à s’adapter aux nouveaux éléments chimiques modernes, transmutant les radiations et les polluants en éléments plus bénins.

Poussant à partir de ce vaste réseau invisible, les champignons prospèrent sur la vie en décomposition.

Agents de la transformation, éclosion marquant l’invisible omniprésent.

Et ici, dans nos bois il y a un champignon qui raconte cette histoire avec plus d’ardeur.

reishi-on-logGanoderma tsuage, l’espèce de Reishi local, est nommé d’après le genre d’arbres sur lequel ils fleurissent : les Pruches (Tsugae candensis).
Ces magnifiques conifères avaient l’habitude de dominer de larges étendues des Appalaches du sud. Ils étaient les arbres iconiques de ces bois, de son passé, de son histoire.
Mais aujourd’hui, c’est pratiquement la totalité de ces conifères qui périclitent.
L’adelges tsugae, un insecte invasif d’Asie de l’est, as à lui seul abattu toute une population. Et quant les Pruches tombent, le Reishi explose.

Dans ces montagnes, le Reishi est cherché, recherché et prisé comme l’or.

Chaque été, j’essaye d’en sécher suffisamment pour mon infusion rituelle de Reishi, que je démarre la première froide nuit d’automne.

En tant que représentant de l’espace entre le vivant et le mort, c’est un point d’entrée vers le réseau terrestre de l’invisible, le Reishi est un initiateur puissant des soins d’automne.

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L’espèce asiatique de Reishi (Ganoderma lucidum) est appelé Ling zhi, ce qui se traduit comme « plante esprit ».

Dans la médecine traditionnelle chinoise, ce champignon rare, sauvage était réservé à l’empereur et sa coure. Le Reishi était chérit pour sa capacité à nourrir le cœur et protéger le shen (le mot chinois pour le concept d’âme individuelle d’une personne, la conscience qui habite chacun des cœurs).
Une perturbation ou discontinuité de notre shen peut se manifester par de l’anxiété, une mauvaise mémoire ou de la mélancolie.
En médecine chinoise, il existe en fait deux shens :
Il y a notre esprit au sens large, notre grand Shen (avec une S majuscule), et notre petit shen, l’aspect de notre lumière et l’âme individuelle qui anime notre être actuel.

Le Reishi en tant que remède, peut aider à nourrir notre petit shen si efficacement que nous pourrions commencer à avoir conscience et même interagir avec le plus grand, plus vaste et invisible Shen duquel nous sommes tous issus.

Le Reishi appelé « champignon de l’immortalité », est un puissant tonique de longévité.

En tant qu’adaptogène, cardiotonique, immuno-modulant, antiviral, hépatoproteteur et plante à tropisme nerveux, c’est un fongus riche et nourrissant pour les décoctions et les bouillons de tous les jours.

Traditionnellement utilisé en Chine et au Japon pour une cohorte de conditions incluant les hépatites chroniques, l’hypertension, l’arthrite, l’insomnie, la bronchite, l’asthme et les déficiences de Qi.

Dans les études cliniques, le Reishi a démontré sa capacité à baisser le cholestérol LDL et les triglycérides, inhibant l’agrégation plaquettaire.
Il peut aussi réduire l’intensité des angines et l’arythmie en améliorant le flux artériel.

Il a une profonde affinité pour nos poumons ainsi que nos cœurs et c’est un puissant allié en cas de cancer : utilisé en prévention, traitement, et pour se protéger des effets négatif des radiations et de la chimiothérapie.

Une savoureuse façon de déguster (recette traduite en fin d’article) :

Un tonique alchimique de la santé dans sa globalité, dans son essence (son propre shen), le Reishi est un profond psychédélique.

Par définition, un psychédélique est toute substance qui étend notre conscience, et une partie du Dao du Reishi est de nous aider à nous connecter à un état d’être plus large et proche du mythe.

Le Reishi est un extenseur de shen dans toutes les directions du monde. Bien que ce se soit un remède bien plus subtil que la Psilocybine, le Reishi a la capacité de modifier notre perception de la réalité.

Ces dernières années j’ai eu de nombreuses expériences de clairement entrer dans de un état de conscience altéré en sirotant l’infusion au Reishi.

Je me souviens d’un jour en particulier où je suis venue à la Chestnut School for Herbal Medicine pour enseigner une classe sur les essences florales et profité d’un moment très « élevé » grâce à une tasse de Reishi frais à tel point que mon amie Juliet me dit, « Si je ne te connaissais pas je pourrais croire que tu as pris quelque chose ! ».

Bu seul, en décoction, le Reishi peut invoquer les sentiments d’extension, d’interconnexion et de réalité frémissante.

Dans ce temps qu’il nous est donné de vivre, nous sommes comme les champignons, de petits bourgeons surgissant d’un vaste réseau d’êtres invisibles.

Lorsque nous nous parvenons à nous connecter à cet endroit du non visible, nous nous enrichissons d’un sens à l’échelle de l’humanité, d’interconnexion vibratoire et de bien être : le sentiment que nous appartenons à un monde plus vaste et plus radieux:

La réanimation de notre âme individuelle et le souvenir de notre grand Shen, l’endroit dont nous sommes tous issus.

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Sombre magie : Truffes au sirop et au Reishi

J’ai fait ces délices doux-amers une après-midi dangereusement orageuse. La douce musique de la cuisine était étouffée par les battements de la pluie et le tonnerre secouait toute la maisonnée. L’éclair est tombé tout proche et a donné une étincelle d’énergie à ces créations magiquement sombres.
Cette recette est une manière décadente d’incorporer le Reishi en tant que remède dans votre vie. La combinaison du cacao avec une bonne dose de sirop d’érable vont en faire des incantations sérieusement addictives. Que les noctambules soient prévenus, ces chocolats m’ont gardé alerte jusqu’au point du jour.
D’eux même, ni le Reishi, ni le cacao n’ont jamais pu me garder éveillée, mais il semblerait qu’une synergie dans ces truffes m’a fait (avec mes colocataires) tourner les pouces jusqu’à l’aube.
A déguster avant une riche soirée de conversation, de la musique live au coin du feu, ou un travail dans votre bibliothèque.

Ingrédients pour approximativement 20 truffes de la taille d’une cuillère à café:

  • 240 ml (1cup) de Reishi haché (Si vous utilisez la poudre, je réduirai à 60 ml (- 35gr))
  • 720 ml d’eau
  • 80 ml de sirop d’érable (suivant votre penchant pour le sucré)
  • 80 ml de beurre de cacao fondu – substituable par de l’huile de coco
  • 140 grammes de noix de pécan (ou autres)
  • 120 grammes d’éclats de coco
  • 120 grammes de poudre de cacao
  • Option : Poudre de maca pour le gout.

Recette :
Les constituants médicinaux du reishi sont principalement solubles dans l’eau. Pour encapsuler les principes actifs de ces champignons, cette recette nécessite la finesse de créer un véritablement délicieux sirop amer.
Pour commencer, combiner le reishi séché et l’eau dans un poêle moyenne. Porter à ébullition et couvrir. Infuser jusqu’à ce que l’eau ait réduit de deux tiers (l’eau doit juste couvrir le reishi). Vous pouvez presser le reishi décocté avec une étamine pour extraire les dernières gouttes des bienfaits de ce champignon amer. Conserver le au frigidaire pour ajouter une délicate touche de champignon à votre prochaine infusion.
Verser la décoction concentrée de reishi dans votre poêle et combiner avec le sirop d’érable. Chauffer doucement (à découvert) jusqu’à réduire votre sirop de moitié.
Verser votre sirop de reishi dans un bol séparé. Gouter pour déterminer la force (idéalement vous avez un équilibre parfait entre l’amertume médicinale du reishi et la douceur sucrée du sirop d’érable). Conserver une cuillérée pour badigeonner les truffes terminées si vous le souhaitez.
Fondre le beur de Cacao à basse température puis combiner avec le sirop de reishi pour obtenir un petit pot de pur mana.
Dans un bol séparé mélanger les noix pilées, les pétales de coco et la poudre de cacao jusqu’à obtenir un bon mélange. (Vous pouvez ici ajouter le maca ou n’importe quelle autre poudre).
Verser doucement le beurre de cacao liquide et le sirop de reishi dans la mixture sèche. Bien mélanger. Si encore trop liquide, ajouter une dose supplémentaire de coco ou de noix. La consistance devrait idéalement être tiède et souple.
Mettre la mixture au frigidaire pendant au moins une heure.
Retirer quand le mélange a suffisamment durci pour rouler de boules de la taille de cuillères à café. Terminer vos truffes avec une variété de finitions créatives. Vous pouvez essayer les graines de sésame grillé, du gingembre confit avec du piment où des pistaches grillées au sel de mer.
Arroser de sirop de reishi et déguster n’importe quel jour de pluie.

Par Asia Suler:

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