Par John le 15 février 2009
La nature fonctionne de façon bien mystérieuse et la science aimerait pouvoir l’expliquer. L’histoire du millepertuis en est la preuve:
C’est la plante la plus étudiée. C’est aussi la preuve que lorsque la nature et la science s’accordent, les résultats peuvent être tout autant intéressants, et riches d’enseignement que dommageables pour la plante à l’étude.
Cela peut aussi mener à de la désinformation transmise à ceux qui ne vont pas plus loin que les mots sur une page.
Alors que les études sur les plantes sont d’une grande aide et proposent de bons résultats, notre besoin de catégoriser pour comprendre est une démarche qui peut parfois aller trop loin.
Vendre le millepertuis comme une herbe pour la dépression est bien trop simpliste pour la manière sont les herbes interagissent et fonctionnent avec le corps. En catégorisant et vantant la plante de cette manière, on crée un mythe…
Nous essayons de réécrire l’histoire pour la faire correspondre à notre compréhension, ce qui, ce faisant, dessert ceux dont c’est le métier d’enseigner la phytothérapie d’une façon plus holistique.
Oui, il se dit qu’elle soulage la dépression, mais si l’on considère la dépression comme un symptôme d’un déséquilibre plus général, pas comme un problème isolé.
Il est temps de se pencher sur l’histoire de la plante pour retrouver la vérité, et donner à cette histoire autant de pouvoir si ce n’est plus que certaines de nos découvertes humaines. Car dans les histoires, se cachent d’inestimables informations pour notre propre santé. Dans l’histoire, réside une vérité différente à laquelle on peut s’attacher, nous mettant en mouvement pour nous transcender vers de grands soins.
Noms et histoire :
Le millepertuis (Hypericum perforatum) a fait partis de l’histoire des herbes depuis 2500 ans. Il se dit que son nom Hypericum est dérivé de hyper (au-dessus) et eikon (probablement une entité, une apparition non désirée). Ce qui reflète l’usage historique de protéger et d’éloigner les mauvais esprits. Perforatum provient des trous d’aiguille dans les feuilles, mis en évidence quand la feuille est tenue au soleil.
D’après la doctrine des signatures, la feuille représente les pores de la peau, et c’est une des façons d’expliquer comment Hypericum perforatum est devenu un soin cutané. Les soldats grec auraient fait usage de cette plante pour deux raisons. L’une est qu’ils étaient convaincus qu’elle protégeait des blessures. Deuxièmement, au cas où la solution 1 ne marchait pas, c’était un fabuleux cicatrisant, particulièrement pour les perforations, les nerfs traumatisés, les brulures et les écrasements.
Avec l’essor du christianisme, Hypericum perforatum à été associé à saint Jean Baptiste, car il fleurit au milieu de l’été, vers son anniversaire, le 24 Juin.
Il fut une fois constaté qu’il saignait une huile rouge des glandes foliaires écrasées un jour d’Août ou Saint Jean a été décapité.
Les fleurs jaunes peuvent être perçues comme le soleil et la lumière, qui sont la représentation qu’ont les chrétiens de Saint Jean. La coloration rouge qui suinte quand les fleurs et feuilles sont écrasées est un des principes de soin et représente le sang de sa mort.
Comme de nombreuses herbes au 19è siècle, l’usage médicinal du millepertuis a cessé d’être reconnu par les herbalistes, mais la tradition fut perpétuée par les homéopathes.
De manière assez curieuse, ce furent les dissensions entre les herbalistes et les homéopathes qui ont largement contribué à la disgrâce du millepertuis comme herbe médicinale.
Il fut ni reconnu ni mentionné dans plusieurs des principaux livres pharmaceutiques des herbalistes éclectiques, même au vingtième siècle.
Harvey Felter MD, dans sa Materia Medica Eclectique datée de 1922 relève à son sujet, « il ne faut pas en espérer de pouvoirs miraculeux ».
Mais grâce à l’homéopathie, Le millepertuis est resté dans le l’inventaire des actifs médicinaux. Il est utilisé par les homéopathes pour les traumas sur les zones riches en nerfs (yeux, épine dorsale, doigts). Les indications particulières étaient douleurs pulsantes, nerfs pincés, et blessures dues à des objets aiguisés et pénétrants et les inflammations nerveuses.
A l’approche du milieu du vingtième siècle, les herbalistes ont commencé à percevoir différemment les homéopathes, et ont ainsi commencé à reconnaitre les bénéfices du millepertuis.
Usage interne de la plante:
Comme en homéopathie, les herbalistes modernes utilisent le millepertuis pour des symptômes relatifs au système nerveux. La teinture de plante (feuille et fleurs) fraiche en interne est un analgésique efficace et soulage l’inconfort de la douleur pulsante des nerfs dans le cas d’une sciatique.
C’est un antispasmodique qui soulage les blessures de l’épine dorsale. Il est tout indiqué pour la récupération générale avec inflammation.
Il excelle en interne pour les douleurs musculaire.
Le millepertuis allège les traumatismes et les chocs associés au désordre du système nerveux. Si l’on considère que les dommages nerveux sont souvent la conséquence d’un trauma, vous avez là un remède holistique.
Il calme l’hystérie, spécifiquement lorsqu’il y a chaleur le long de l’épine dorsale, il s’exprime pleinement pour les dépressions nerveuses et c’est un fabuleux sédatif nerveux.
Lorsque j’imagine la plante dans l’épine dorsale, je la visualise faire ressortir l’énergie bloquée, coincée.
Quelque chose qui n’a pas été pris en compte avant la fin du dernier siècle c’est la quantité de terminaisons nerveuses présentes dans le système digestif. Il est intéressant de voir comment de nouvelles découvertes en physiologie expliquent l’un des mécanismes de cette plante. Le millepertuis a été utilisé avec succès pour en traitement des diarrhées dues à un excès de nervosité, et agis comme un amer léger pour aider à la digestion.
Le millepertuis agis sur le foie d’une autre curieuse manière:
Il est associé à la production de bile du foie, et agis dans la deuxième phase de détoxification du foie.
En médecine chinoise, la mélancolie se traduit par de la bile noire, et la bile noire / insuffisance hépatique, est l’un des problèmes de la dépression.
Le millepertuis abaisse aussi les enzymes du foie. Lorsque nous stimulons la fonction hépatique et digestive correctement tout en soutenant le système nerveux, après un quelque temps, la dépression peut s’atténuer.
Concernant les effets du millepertuis sur la chimie du cerveau, il fonctionne de la même façon que les médicaments.
Toutefois, le millepertuis est spécifiquement indiqué pour la dépression unipolaire : Certains l’ont utilisé pour les effets dépressifs associés au manque de soleil.
Mais il n’est pas indiqué pour la dépression chronique, ou la dépression de nature maniaque ou bipolaire.
Bien qu’il soit facile de dire que la prise de millepertuis seul fonctionne pour la dépression, nous devons considérer comme je l’ai indiqué précédemment, la nature émotionnelle et spirituelle du déséquilibre avant de choisir un traitement.
Le millepertuis est également considéré comme anti-bactérien et antiviral.
Il est efficace en interne et en externe dans des formules contre l’herpès. J’ai utilisé ces formules pendant des années. Il se trouve être aussi efficace contre certaines variétés d’infections, de streptocoques et de staphylocoques, et pourquoi pas la grippe.
Le millepertuis as aussi un effet sur le système urinaire. Il est considéré comme diurétique. Il est aussi efficace dans le traitement de l’énurésie des enfants. Ceci pourrait être du à ses effets sur le tissus musculaire, et voudrais dire qu’il agit d’une certaine façon comme un tonifiant de la vessie, tout en renforçant le système nerveux.
Encore une fois, personne n’est certain de la manière dont il fonctionne et de ses capacités. Il a assurément fonctionné pour la fille d’un de mes patients. Il y avait aussi d’autres indications pour l’employer dans ces situations et il ne saurait être considéré comme simple herbe du pipi au lit, car il peut avoir des contres indications.
Usage externe de la plante :
En externe, le millepertuis est utilisé de la même façon que l’arnica, sauf que lui peut être utilisé sur les plaies ouvertes.
Les foulures, les entorses, les bleus et les contusions ne sont que quelque unes des possibilités de cette plante.
Souvent, sur la peau non ouverte, j’utiliserais une huile composée pour moitié d’arnica et de millepertuis pour l’autre moitié.
Ce qui peut être une combinaison efficace pour les crampes où les inflammations de la poitrine.
Pour les rhumatismes, les muscles où les articulations, j’ajoute à la base d’huile de millepertuis et d’arnica des huiles essentielles d’eucalyptus, de girofle, de lavande, de menthe, de gingembre et de romarin (environ 5 gouttes de chaque pour 120 ml d’huile infusée).
Si la douleur est particulièrement sévère, j’ajoute de la gaulthérie et du camphre en toute petite quantité (environ 3 gouttes de chaque pour 120ml d’huile infusée) au tout début de la phase de diminution de douleur.
Ne pas utiliser sur le long terme.
Il y a beaucoup à dire sur cette plante. Elle fût humble dans son histoire, mais deviens aujourd’hui un véritable coffre-fort du fait que des études présentent des preuves de l’action antirétrovirale dans les recherches dans le traitement du SIDA, du raccourcissement de la convalescence post chirurgicale du cancer du cerveau, et peut être même de l’inhibition des enzymes responsables pour la division des cellules cancéreuses du cerveau.
Ces études sont la preuve que la science peut faire les choses bien. Mais nous ne devons pas oublier le contexte historique afin de comprendre ses usages, sa personnalité et son esprit dans son entièreté.
Il est préférable d’utiliser une prudente combinaison d’au moins deux preuves dans la médecine de la science et de la nature. Je crois que les études scientifiques sur l’efficacité des plantes médicinales sont importantes. Les besoins médicaux des sociétés ont tellement changé au cours des 100 dernières années que nous avons pu trouver de nouvelles informations dans les plantes pour les dernières maladies mystérieuses.
C’est souvent avec les meilleures intentions que nous étudions une plante.
Mais il est aussi important de se souvenir que les plantes fonctionnent dans le corps de façon bien plus complexe que de simples actifs pharmaceutiques.
Les herbes font bouger notre énergie dans notre champ énergétique, déplacent aussi nos esprits dans un espace d’équilibre et de guérison.
Elles sont holistiques dans leur approche de notre corps et apportent des modifications de par leur structure chimique.
Leur histoire ne doit pas être négligée pour la recherche d’une simple réponse, ou par l’absence de preuves scientifiques.
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