L’Histoire de la ferme Zack Woods

 

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J’ai longtemps parlé avec Jeff de ce qu’il est nécessaire de faire pour obtenir  des plantes médicinales de haute qualité et quel est l’histoire derrière la ferme Zack Woods, une exploitation de plantes médicinales, qu’il tiens avec sa femme Mélanie. Cet entretien est pour ceux qui veulent s’intéresser à l’histoire des produits qu’ils achètent.

 

Les coulisses de la Ferme de Zack Wood

 

603461_128215820654143_596210002_nPendant de nombreuses années, Jeff et Mel avaient leur petite entreprise de produits médicinaux : Sage Mountain Herbal products.

Un grand distributeur les a alors contacté pour l’achat de la célèbre crème de visage de Rosemary (Gladstar –ndt-). ‘’Mais ils en voulaient des palettes,’’ dis Jeff, ‘’Nous ne pouvions pas le faire dans notre Blender, ce n’est pas quelque chose que nous pouvions faire dans notre garage.’’

En même temps, continue Jeff, nous approvisionnions des plantes en gros pour faire des teintures, et ce que nous avions était de faible qualité.

Très tôt, Rosemary nous a enseigné que lorsque vous faites des soins à base de plantes, la plante sèche, doit paraitre, sentir et avoir le goût le plus proche possible de la façon dont elle pousse dans la nature. Nous avons vu que c’était de moins en moins le cas, et que ce que nous pouvions acheter ressemblait plus à ce avec quoi vous pourriez nourrir des vaches plutôt que quelque chose pouvant soigner les gens.

Nous voulions faire des produits de haute qualité, et nous ne sentions pas à l’aise avec les produits que nous fabriquions du fait que la plupart des matières utilisées ressemblaient plus à du gazon ou du foin et ça ne ressemblait pas à une médecine vibrante de santé.

A peu près au même moment j’ai eu un emploi dans une pépinière, Evergreen Garden, et j’ai vraiment commencé à apprendre beaucoup au sujet de plantes et d’arbres et autres. J’ai adoré.

Tous ces facteurs se sont combinés avec le fait que le commerce de produits à base de plantes je commençais à m’ennuyer.

Ça impliquait beaucoup de temps à transvaser et étiqueter, nous étions très impliqués, mais le  travail n’était pas satisfaisant d’un point de vue spirituel. Nous avons donc pensé à faire pousser quelques herbes, louer un peu de terres et voir ce que nous pouvions faire.

Nous avons trouvé ce terrain à Hyde Park, dans le Vermont : nous l’avons acheté et déménagé le premier mai 1999. Nous avions germés quelque plants dans notre cave à Elmore avant notre fermeture et nous les avons transplanté à l’arrivé.

J’ai acheté un tracteur, un tout petit tracteur, un motoculteur, nous avons labouré unimages-2 demi-hectare dans lequel nous avons planté soixante espèces d’herbes.

J’avais fait beaucoup de recherches sur le type d’herbes qu’utilisent les gens et ce qui pousserait bien sous ce climat.

Beaucoup ne sont pas bien sorties : Yam sauvage, Echinacée angustifolia, Ginseng, mais beaucoup d’autre ont bien fonctionné. J’avais un travail de serveur la nuit et je cultivais la journée. Mel a trouvé en emploi dans l’enseignement et avait donc un revenu régulier et les vacances en été. Nous ne savions pas grand-chose de la culture d’herbes. Il n’y a que très peu d’informations disponibles sur la culture commerciale des herbes. Beaucoup d’essais et d’erreurs, d’apprentissage sur le terrain. Nous avons construit une serre le long du garage de la maison : pépinière au printemps et séchoir en été. Notre première récolte : un panier de calendula. Nous étions tellement contents ! Nous en avons toujours les photos.

Nous avions notre mailing-list de notre précédente société et dès que nous avions des choses à vendre, nous avons envoyé un prospectus annonçant que nous avions vendu Sage Mountain Herbal Product et que nous étions dorénavant Zack woods Herbs Farm, que nous avions des plants et des plantes sèches en vrac plutôt que des produits transformés, et … est-ce que les gens voulaient en acheter ?

img_2981Nous avons immédiatement été en rupture. Nous avons eu tellement d’appels que nous avons dû dire non à énormément de monde.

De là nous avons rajouté un nouveau demi hectare, puis un, puis trois hectares. Les 5, 6 premières années, nous ne pouvions en faire pousser suffisamment, et c’était dur. Nous avons subi des pertes : des plants qui mouraient dans les champs, la culture de plantes non adaptées au sol comme Echinacéa angustifolia dans un sol humide, ne pas sécher suffisament le trèfle et l’avoine et devoir composter toute la récolte.

Nous avons fait beaucoup d’erreurs et en avons beaucoup appris. Nous avons raffiné nos techniques, réinvestis tout l’argent dans l’exploitation et fait des améliorations capitales comme une plus grande serre et un séchoir.

Nous sommes à la taille que nous voulons maintenant et ne désirons pas grandir beaucoup plus. J’apprécie d’avoir une équipe resserrée. Non seulement je ne désire pas devenir trop grand et finir par ne plus que superviser les gens au volant de ma voiture parce que j’aime être dans les champs, mais je pense aussi que la qualité en souffrirait. Nous devrions devenir plus automatisés et nous perdrions alors l’approche manuelle pour laquelle nous sommes reconnus.

 

Questions de qualité

Ann : comment comprenez-vous la qualité ? Qu’est ce qui fait une bonne qualité jours après jours ?

Jeff : Encore maintenant, ce que Rosemary nous a enseigné me reste chevillé au corps : les thumb_echinacea-kate-clearlight-1plantes devraient paraître, sentir, avoir un gout aussi proche que quand elles poussent sur le terrain. C’est notre but, mais il y a beaucoup plus. Quand nous séchons des orties par exemple, quand nous les sortons du séchoir, elles peuvent paraître vraiment vertes et magnifiques, mais nous devons nous assurer qu’il n’y a pas de contamination fongique sur les feuilles. Le Vermont est un endroit difficile pour faire pousser des plantes car l’environnement est très humide. Nous avons une courte saison de croissance. La plupart des productions de plantes sont dans le Midwest pour une bonne raison, les jours et les saisons sont plus longs, il fait plus chaud, il y a beaucoup plus d’air chaud. C’est simplement plus adapté pour la culture des plantes médicinales aromatiques. Nous avons beaucoup de défis ici.

Au commencement nous avons basé notre qualité sur l’aspect le gout des plantes et les commentaires de nos clients plus que sur l’analyse organique.

Puis, après 4-5 ans quand nous avons commencé à plus entrer sur les marchés de gros, nous avons dû faire plus d’analyses microbiennes, fournir des certificats d’analyse aux entreprises. Nous devons le faire encore plus maintenant. Autour de 2005 probablement, les plus grandes entreprises ont commencé à exiger ces tests. Nous en avons passé la plupart, mais malheureusement il y en a quelque un pour lesquels nous avons échoué.

Principalement les récoltes de racines en automne avec des germes étaient trop élevées. Des germes et parfois de la moisissure. Nous avons dû envoyer les produits à un laboratoire indépendant et soit ils nous envoyaient l’analyse, soit ils l’envoyaient directement à la société qui allait nous acheter les marchandises. Nous avons eu des produits rejetés. Ce fût un de ces moments… ‘’ha …hah’’.

Whow, nous pensions que les trucs que nous produisions étaient d’une telle qualité, mais ça nous a rendus vraiment humbles car nous avons réalisé qu’il y avait bien plus que ce que l’œil pouvait percevoir. Nous ne pouvions voir, sentir où gouter la moisissure, mais les niveaux  étaient suffisamment élevés pour justifier un rejet du point de vue des standards GMP. Ce qui parait bon et que nos clients apprécient, peut ne pas être suffisamment sûr et hygiénique pour certains standards. Nous avons donc dû faire de grandes améliorations.

 

Ann : Quelle modifications avez-vous fait pour résoudre ces problèmes ?

Jeff : Nous avons acheté un tonneau de nettoyage pour racines pour les avoir encore plus propres. Plus de procédures hygiéniques dans le séchoir, conserver le feu allumé pour les sécher plus vite. Le problème, c’est que quand vous les mettez au séchoir, elles sont tellement humides et détrempées qu’elles sont les hôtes parfaites pour les spores fongiques. Les spores sont partout, dans l’air qu’on respire, le problème est quand elles atterrissent et se multiplient. Il y a certains niveaux acceptables ; les acheteurs ne s’attendent pas à ce que les plantes soient stériles. Les sociétés revendeuses font un prélèvement, le mettent en éprouvette, et cultivent pendant une semaine pour compter le nombre de spores. Parfois nous sommes  justes sous la limite ; parfois  nous sommes juste au-dessus.

Nous avons donc ajusté nos pratiques de séchage, et depuis 2006, nous avons passé tous les tests microbiens. C’est un bon indicateur du fait que nous nous améliorons et que nous avons dû être beaucoup plus soigneux et attentionnés au contrôle qualité.

Cela vient principalement des plantes vouées à être encapsulées. Ce n’est pas si important pour celles qui vont en teintures. Nous envoyons maintenant beaucoup de nos produits, juste par curiosité.

Nous avons beaucoup appris de cette démarche, maintenant nous avons de bonnes procédures hygiéniques et nous avons récemment reçu une autorisation pour construire un nouveau séchoir. Nous avons enfin résolu le facteur hygiène.

Un autre indicateur que nous faisons bien les choses : la société WTS nous achète de la mélisse en même temps que 5 ou 6 sociétés pour faire des analyses et trouver la meilleur mélisse. La mélisse est l’un des ingrédients clé dans les capsules pour le soin de la thyroïde de WTS et la qualité est vraiment déterminante. L’acide rosmarinique est élément clé pour équilibrer les niveaux thyroïdiens. Notre mélisse testée était la plus concentrée en acide rosmarinique, ce qui était très gratifiant. Le nôtre était le plus concentré et le plus propre.

Ann : Pourquoi le vôtre ?root-process

Jeff : Je pense que c’est le soin que nous apportons aux plantes dans les champs. Et les conditions de séchage. Nous avons appris que l’hygiène dans les cultures est véritablement importante, nous essayons de conserver les plants propres. Comment ? En essayant de ne pas perturber le sol autour des plants à l’approche de la récolte, parce que si nous les dérangeons avant la récolte, ça lève la poussière et lorsqu’il pleut ça redépose la terre sur les feuilles.

Puis le séchage : ne jamais dépasser les 100 degrés, garder la température basse, garder l’air en mouvement, utiliser des toiles d’ombrage pour protéger les plantes de l’exposition aux UV. La plus grande partie des herbes commercialisées sur le ‘’marché de masse’’ sont séchées dans le champ, en botte, comme de la paille. Ils coupent la plante et les balancent de côté. Elles sont partiellement séchées dans le champ puis amenées au séchoir. Pour nous c’est un modèle différent. A plus petite échelle. Nous pouvons être plus précautionneux. Nous pouvons mieux surveiller les conditions. Si vous vous levez le matin avec de la rosée sur la pelouse, ça va vous pourrir tout ce que vous avez laissé sécher dans le champ.

Et aussi le mondage à la main (retirer les feuilles et les fleurs de la tige). Beaucoup de plus grandes sociétés utilisent des machines pour cela, avec des séparateurs mécaniques, qui créent de la friction. La chaleur de la friction a un effet délétère sur les constituants médicinaux pour lesquels nous cultivons et utilisons ces plantes.

Nous utilisons aussi beaucoup de sprays foliaires dans les champs, non seulement nous nourrissons nos sols avec des minéraux et des matières organiques, mais nous nourrissons aussi les plantes directement avec ces sprays. Nous les nourrissons avec une combinaison de solution d’algue et de poisson. Des micronutriments, des champignons et des bactéries bénéfiques que les plantes aiment vraiment. Les plantes ont des pores sur leurs feuilles comme la peau humaine et ils peuvent absorber les nutriments par ces pores. Ça évite aussi les champignons et bactéries malveillantes de trouver un hôte, car nous avons déjà remplis cet espace. Nous avons noté d’énormes différences de qualité de plants dans les champs. Donc nous faisons plus de sprays foliaires. Nous arrêtons une quinzaine de jours avant la récolte pour qu’il n’y ait pas de résidus sur les plants.

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Prière et intention

Un autre composant important de notre travail pour produire des plantes médicinales est l’intention. Mel et Moi mettons une énorme valeur dans la connexion spirituelle avec les plantes. Les premières années quand c’était juste nous et un ou deux aides, nous nous mettions à prier pendant la récolte, nous faisions honneur et une petite cérémonie pour honorer le sacrifice que font les plantes que nous cultivions pour instiller véritablement beaucoup de cette intention dans la récolte. L’un des aspects les plus compliqués dans la croissance de l’exploitation est que nous avons d’une certaine manière perdu beaucoup de cette pratique quotidienne. C’est un vrai défi et c’est dur à quantifier. Mel et moi continuons à prier et à tenir des cérémonies, et nous passons toujours du temps sur les terres pour honorer les plantes. Mais ce n’est plus faisable de tenir des cérémonies et de prier pour les plantes vu que nous sommes constamment en récolte et c’est difficile pour moi de demander à nos employés de suivre nos pratiques spirituelles.

Alors que nous grandissions et que Mel ne passait plus beaucoup de temps sur l’exploitation du fait de son poste de professeur, j’ai réalisé l’abandon d’une partie du spirituel car nous n’arrivions pas à suivre.

Nous ne faisions plus de prières pour les plantes que nous récoltions. Je me souviens que c’était un moment déterminant. Etions nous, vous savez, comme nous l’annonçons ?

Une partie du postulat de départ la mission et de la qualité de notre ferme est basé sur le fait que nous prions pour ces plantes avec beaucoup d’intention de soins. Mais nous ne pouvions plus dire que nous le faisions.

Nous ne le faisions plus. Ou étai-ce suffisant que nous soyons à l’extérieur et que nous faisions des prières pour la terre et  que nous avions une spiritualité  et que nous faisions des cérémonies ? Nous en sommes venus à réaliser que oui, nous faisions ce que nous pouvions. Ce n’est pas réalisable pour nous de prier à chaque fois que nous récoltons où que nous semons. Nous devions donc accepter que ce que nous faisions fût toujours bien. Aussi longtemps que nous honorerions l’esprit des plantes avec lesquelles nous travaillons et maintenions une connexion spirituelle avec notre terre, nous ressentions que ça contribuait à potentialiser les soins curatifs des planques que nous cultivons.

Je pense donc que ça se traduit toujours dans la qualité des produits car  c’est toujours d’actualité, les employés qui travaillent chez nous sont fantastiques. Tout le monde a un état d’esprit similaire, bien que tous ne soient évidemment  pas orientés spirituellement dans la même direction. Mais il y a cette intention, nous sommes une équipe et nous sommes véritablement concentrés sur la qualité, nous aimons les plantes et nous header_02apprécions de travailler ensemble et donc je pense que ça se retrouve dans la qualité plus qu’avec une moissonneuse batteuse, ramenant les végétaux à la ferme par conteneurs.

 

Ann : La question de la prière pendant les récoltes est intéressante, les herbalistes peuvent être tellement fondamentalistes : « il faut faire de cette manière »

Jeff : Il y a des milliers de façons d’embrasser la terre.

Ann : Il y a aussi cela, le fait qu’il n’existe pas une manière unique. Mais je suis aussi très intéressée par le fait de savoir si la prière fait une différence ou non. Comment faire la distinction entre laisser faire différent types de prières, à quel moment cette notion deviens une façon de rationaliser de ne plus prier du tout ?

Jeff : Oui, j’entends encore et encore, particulièrement de la part d’indigènes utilisant les remèdes traditionnels, que les plantes ne sont pas efficaces si vous ne priez pas pour elles. Et je suis relativement en accord avec cette philosophie, mais je ne crois pas en une approche dogmatique qui prétend que vous devez prier pour cette plante où qu’il faut faire cela pour chaque plante chaque fois que vous la récoltez. Je ne pense pas que ce type de prières soit véritablement universelle, ça ne sonne pas juste pour moi. Je suis plus en accord avec ce que dit Guido Mase  : disant que même si vous achetez vos plantes chez quelqu’un d’autre, l’intention que vous y mettez quand vous préparez votre infusion où prenez une teinture dans la bouche fait une différence.

Je crois que c’est important d’essayer de se connecter à la plante quand vous préparez un july-october-272-24soin à partir de cette plante où lorsque vous prenez ce médicament, pas qu’il soit nécessaire de faire cette routine spécifique pour un épi de maïs ou du tabac où toutes les plantes que vous récoltez au risque que vos soins soient inefficaces.

En ce qui me concerne, non seulement nous mettons de l’intention, Mel et moi en mettons beaucoup dans nos prières, il y a cette énergie autour de notre ferme qui je pense se traduit dans les plantes.

Je pense que c’est confirmé par le fait que l’intégralité des retours que nous avons sur nos plantes, est qu’elles soignent les gens, qu’elles fonctionnent pour les gens. Nous avons tellement d’emails, de lettres et d’appels sur l’incroyable qualité à tel point qu’elles ont été un catalyseur pour des changements de vie et des guérisons !

De simplement entendre et de savoir cela, et de l’avoir dans mon subconscient quand je travaille avec les plantes, fait partie d’une connexion spirituelle globale qui potentialise les soins et je pense que ça s’infuse véritablement dans la qualité.

Ça m’est plus confortable qu’il y a quelque temps quand nous avions le sentiment que nous ne pouvions plus dire que l’on priait pour nos plantes dans notre communication parce que nous ne le faisions plus.

On se sent beaucoup mieux, car nous prions réellement. Nous honorons les plantes et les esprits, nous honorons le fait que les plantes font un énorme sacrifice en étant récoltées pour notre bien-être.

Et quand je récolte, ce n’est pas une prière audible. Ce n’est même pas des mots spécifiques.

Je pense : je suis en train de récolter ces plantes en ce moment même, elles ont poussé pour moi toute la saison, c’est plus une reconnaissance personnelle qui je pense se traduit au niveau énergétique.

Ce n’est pas tant que je parle directement à la plante qui m’écoute. C’est plus une intention/ Un échange énergétique si vous voulez.

 

L’intention et le financier

zack-woods-herb-farm-1Ann : dans l’une des sociétés que j’ai visité, nous récoltions des racines très précautionneusement et une femme à côté de moi m’a fait la remarque : ‘’Tu sais il y a honorer l’esprit de la plante et ne pas y passer toute la journée ». Plus tard, le gérant de la société a évalué qu’étant donné le temps que ça nous avait passé pour récolter, ils n’allaient pas faire de bénéfices du tout sur le produit final, que ce type d’attentions n’est simplement pas profitable. Mais il a aussi dit qu’il était tard dans la saison et qu’ils prendraient toutefois le temps. Il dit que c’est totalement différent en été quand ils récoltent énormément tous les jours. Il était alors hors de question d’avoir tout son personnel prendre autant de temps. Je suis curieuse de savoir ce que tu penses de cet équilibre entre l’attention et le pied de bilan…

Jeff : pour nous, spécifiquement à l’automne, quand c’est la ruée et que la météo commence à tourner, c’est une course effrénée pour tout sortit des champs. Tu étais là, tu c’est ce que c’est. Nous déracinons avec une machine, il ne peut y avoir que très peu d’appréciation et de remerciement pour l’esprit de chaque plante. On est plus concentrés à sortir tout le monde du champ immédiatement tellement le délai est important. Je dois garder mon exploitation profitable. Je dois payer mes employés. Je dois nourrir ma famille. Donc je travaille toujours pour trouver cet équilibre entre conserver cette qualité dans mon esprit, conserver cette intention consciente tout en m’assurant que j’atteigne mes objectifs de profitabilité.

Mais je ressens, encore,  que j’ai une bien meilleure confiance dans le fait que ce que je fais est okay et que la manière dont nous procédons est la bonne. Il y a une connexion avec les plantes.

Ce que je ressens est ce que j’ai reçu dans cet incroyablement puissant rêve que j’ai eu une nuit : je suis un vecteur pour les plantes.

J’ai été choisi pour ce travail car les gens ont besoin des plantes et c’est mon travail de les faire pousser et de les transmettre aux gens. Voilà pourquoi je suis là. Et je m’y sens bien. Et il est intéressant de constater comment tout s’est mis en place pour me mettre dans cette position.

Aussi longtemps que je me sentirais bien dans ce que je fais et que je continuerais à entendre des retours positifs de mes clients, et je que je peux continuer sur mon exploitation, alors je me sens vraiment bien et j’aime ce que je fais. C’a m’a pris longtemps pour en arriver là. Mais maintenant je me sens vraiment bien. Mais oui, c’est un combat. Nous avons perdu de l’argent-ou nous n’en avons pas gagné pendant des années. Vraiment. Il y a eu ce moment il y a 3 ou 4 ans, où un soir tellement difficile, nous regardions les chiffres, nous passions tellement de temps à travailler, nous avions eu tellement de pertes, c’est devenu une véritable introspection. Je me suis demandé si je pouvais encore continuer. Je pourrais retourner au restaurant, gagner 2-300$ par soir, avoir des congés et aller faire du ski ou du vélo.

Je me suis demandé pourquoi je faisais cela ? Pourquoi Fais-je cela ? J’ai fixé un objectif personnel : si je ne m’en sort pas et que je ne me sens plus bien, alors j’arrêterai la culture ou réévaluerai. Et nous nous en sommes très bien sorti cette année-là. Tout du long je pensais que je ne pourrais jamais abandonner. C’était une manière de me défouler et de me poser la question de savoir pourquoi je faisais cela alors que je pourrais gagner plus d’argent en faisant quelque chose d’autre. Je ne pense pas que j’aurais fait ce choix, mais il y a eu ce moment de flottement.

Depuis lors, j’ai suivi avec beaucoup plus d’attention les coûts de production. Nous avons même fait un Business plan formel après quatorze années sans. Nous nous sommes enregistrés dans le programme d’amélioration de la viabilité des fermes du Vermont, avons obtenus quelques subventions, avons pris deux années d’assistance technique de la ferme Richard Wiswall.

Nous sommes bien plus concentrés sur le fait de rendre la ferme profitable, bien plus orientés commerce que de juste vouloir faire pousser de superbes plantes.

Il faut se transformer, où nous avons réalisé que nous devions nous transformer.

Et maintenant, le travail avec une perspective d’exploitation profitable nous donne une toute nouvelle boite à outils et une nouvelle gamme de compétences pour mener notre affaire et ne pas trop grossir. On est vraiment bien maintenant. Nous ne devenons pas riches, nous n’avion jamais anticipé de l’être mais une sécurité financière en basse saison nous parait plus atteignable. C’est épuisant, c’est frustrant. Il y a beaucoup de stress. Il y a beaucoup de choses qui sont en dehors de ma portée. Je ne dirais pas que j’étais un maniaque du contrôle avant de devenir exploitant, mais j’aimais que les choses aillent dans une certaine direction. Et s’il y a bien une chose qui est devenue évidente dès le premier instant : il faut se rendre. Vous devez abandonner tout sens de contrôle. Parce que tout ce qui implique la culture est hors de contrôle : le temps, les insectes, les maladies, les périodes, les gens. Il y a tant de choses que je ne peux contrôler. Je dois juste faire confiance. Et c’est ce que j’apprends à faire.

Qualité et Coûts

Ann : Passer du temps à récolter avec vous m’a donné une idée bien plus claire des coûts associés à ce qui est investis pour faire pousser et ramasser cette qualité de plantes. Peux-tu m’en dire plus ?

drying_calendulaJeff : quelqu’un va m’appeler et me demander, ’ton calendula est à 36$ les 450gr ! Je peux l’avoir à 22 chez ce grand distributeur.’’

Je réponds alors, ‘’ As-tu vu son calendula ? C’est un produit bien différent. Regarde le leur et regarde le nôtre. Fais un thé ou un baume avec chaque. Si tu achètes à 22$ pour le leur, il te faudra peut-être 2 kilos du leur pour avoir la valeur médicinale du notre.’’

Parfois les gens comprennent. Je pense que c’est la vérité. Tu as vu nos orties. Elles sont vertes. Elles ont le même aspect qu’en plein champ. J’ai vu ce que pouvait proposer la concurrence, et certaines ne paraissent pas si mal, mais il y a tout de même une grande différence de qualité. Peut-être que 500 gr des nôtres a l’équivalent de vitamines et de minéraux d’1.5 kg des leurs. Si vous prenez la qualité en considération dans les coûts, alors les coûts ne sont pas aussi élevés que ce que l’on pourrait penser.

Ann : Ça me fait penser à l’importance de l’éducation.

Jeff : C’est énorme. Les gens commencent à être mieux informés sur l’importance de la qualité. Ils utilisent cela pour des soins et ils essaient de guérir leur corps avec. Donc ils commencent à réaliser qu’il vaut peut-être la peine de dépenser un peu plus.

 

 

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