La première est que votre macération huileuse peut pourrir.
Ceci arrive fréquemment si vous faites vos huiles avec la traditionnelle méthode du : « laissons infuser quelques semaines sur le rebord d’une fenêtre ».
D’autant plus si vous utilisez des herbes fraiches.
Vous pouvez faire en sorte que cela arrive moins fréquemment si vous laissez les herbes perdre la moitié de leur poids frais d’abord : alors seulement un lot sur 20 va vous pourrir sur les bras.
Avec des herbes fraiches, prévoir le pourrissement d’un lot sur 4. Faisant mes huiles sur un rebord de fenêtre (ce que je n’ai pas fait depuis des années, parce que ça pourris, et développe des moisissures, voire rancis), mon huile de millepertuis n’a pas pourris, ce qui n’est pas le cas de mon huile de fleurs de calendula. Beuh ! Yech ! Et l’odeur ! Gak. Urk.
La seconde est que votre macération huileuse (et donc vos baumes) va développer des moisissures.
Cela arrive lorsque vous utilisez des herbes fraiches sans vous débarrasser de toute l’eau, ou si vous utilisez des herbes pas-totalement-complètement sèches.
Un seul lot de baume m’est ressorti moisis. C’était quand j’étais pressée et j’avais décréter que mes fleurs de calendula étaient sèches alors qu’elles ne l’étaient pas totalement, et je le savais, mais je pensais que je pouvais passer outre et m’en sortir.
Quel gâchis d’herbes, d’huile et de cire d’abeille. Et de temps et de préoccupations bien sûr. Alors pourquoi, eh ?
Assurez-vous que votre huile ne contient absolument pas d’eau du tout.
Impossible avec une macération huileuse aux herbes fraiches, dites-vous ?
Laissez reposer votre huile sept jours, puis clarifiez l’huile (pas l’eau) de la vase du fond (toute l’eau).
Et assurez-vous qu’il n’y a pas d’eau incluse dans l’huile lorsque vous transformez votre huile en baume, aussi.
La troisième est que votre huile infusée (et baumes) peut rancir.
Où, que votre huile infusée va rancir, un jour. Vous ne pouvez l’empêcher, mais vous pouvez ralentir le processus.
La vitamine E retarde le rancissement. C’est soluble dans l’huile. La vitamine C pourrait aussi retarder le rancissement (c’est aussi un puissant antioxydant), mais c’est soluble dans l’eau, donc ça ne peut être utilisé dans les huiles.
La plupart des huiles pressées à froid contiennent beaucoup de Vitamine E, mais assurez-vous d’ajouter 10ml pour 1000 ml d’huile.
Il est à noter que la vitamine E sortis du flacon et un sacré bazar gluant. Ca ne sent pas très bon et bon courage pour nettoyer tout ce sur quoi ira la vitamine E.
L’huile infusée de millepertuis (Hypericum) retarde le rancissement pendant des années.
Je n’ai encore jamais eu d’huile au millepertuis rancie jusqu’à maintenant.
Le millepertuis par contre ne stoppera pas la moisissure : Il y a longtemps, lorsque je faisais encore des huiles sur les rebords de fenêtre, toute partie végétale qui n’était pas immergée était revêtue de moisissure.
Les bourgeons de peuplier baumier (bourgeons du baume de Galilée) retardent joliment le rancissement, mais votre huile (ou baume) sentira le bourgeon de peuplier baumier. Vous n’avez pas toujours envie de cela.
Quand vous faites des huiles infusées vous pouvez parfois rencontrer quelque chose ressemblant à de l’algue qui flotte dans votre huile, quelque mois après avoir décanté l’huile infusée de la vase du fond. Ce gel étrange n’est pas dangereux, ce n’est pas quelque chose qui pousse là, ce n’est pas toxique. Un herbaliste qui est aussi biochimiste, et qui peut en témoigner aussi, n’a pu cultiver quoi que ce soit à partir de ça.
Il a découvert que c’était des précipités issus de l’huile. Ils se re-dissolvent dans l’huile lorsqu’elle est chauffée, donc vous pouvez tout de même l’utiliser.
Je n’ajoute pas d’huiles essentielles à mes huiles infusées (ou baumes), mais vous pouvez en ajouter une goutte par 30ml, si vous voulez.
Cela va empêcher la moisissure et retarder le rancissement.
Gardez toutefois à l’esprit que beaucoup de gens sont allergiques où sensibles aux huiles essentielles. S’ils ne sont pas allergiques à mes baumes, c’est en partie parce que je n’utilise pas d’huiles essentielles, mais aussi car j’utilise des plantes sauvages biologiques (…les miennes, principalement), des huiles certifiées bio, et ma cire d’abeille d’un apiculteur certifié bio.
Lien issu de l’article de Jim Mcdonald sur la violette